Samedi 01 mai 2004 : 5578 Darwin.
GMTFr : +7H30 12° sud 131° est météo : chaud et humid
La liste des activités d’une mégalopole comme Darwin, 50.000 habitants ( ?), est longue, il faut faire un peu de tri. Nous changeons aussi de 4X4, car Avis Northern Territory ne permet pas de laisser ses 4X4 à Perth, Western Australia. Nous louons un autre Nissan Patrol chez Advance Car Rentals. Un rétro de chute pour le Avis, à cause de l’aigle de la highway, et 5.578 km parcourus avec, en 17 jours. Le nouveau Patrol est de la même couleur gris foncé, 3 litres turbo diesel, exactement le clone du précédent, avec, en plus, pare-choc et pare-buffle chromés et deux énormes phares longue portée pour le bush de nuit. Magnifique. De quoi donner envie de rouler les 8.400 km du contrat de trois semaines et faire quelques détours sur la route de Perth, situé à 4.000 km de Darwin. Mais deux fois la distance en ligne directe, c’est à peu près ce que nous avons fait au Canada, au Chili-Argentine, en NZ et sur la première partie de l’Australie. Pile poil ce qu’il nous faut donc.
Déjeuner aux fast sea food du mini-wharf (Darwin, n’est pas Sydney ou San Francisco), Garance apprécie les calamars frits, Félix les brochettes de moules, Chris jette toutes les huîtres dans le port, retour à l’envoyeur. Achat de perles pour la fête des mères proches, passage à l’aquarium indo-pacifique, où nous rencontrons son spectaculaire fondateur et un barramundi dormeur qui saute sur les crevettes que lui jette son dresseur. Nous y sommes aussi largement documentés sur les méduses boites, charmantes bestioles qui vous tuent en moins de 5 min !!! Entre ces méduses et les crocos il est impossible de se baigner sur la côte nord de l’Australie pendant la majeure partie de l’année.
Tous les petits à la sieste avec Maud et Choupie et Chris au Museum & Art Gallery. Ni Choupie, ni Chris, ne sont convaincus par l’art aborigène, loin de l’art africain bien assimilé en occident, loin de l’art océanien plus éloigné de nous. Les Tiwi, aborigènes locaux, sont célèbres pour leur totems, mais la taille ne fait pas le masque. Belle collection de tout ce qui pique/mort mortellement ou presque en Australie : serpents, cônes, méduses boites, araignées, scorpions, grenouilles… une sacré ménagerie qui débouche sur Sweethart, le crocodile empaillé de cinq mètres qui terrorisait la région dans les années 80.
Cullen Bay est la marina résidentielle de Darwin, à cinq minutes du centre, on y joue au cricket dans des clubs très British, on y habite dans de belle maisons neuves californiennes avec le bateau amarré au ponton devant la piscine. Nous n’y habiterions pas à Darwin, mais nous ferions des folies si c’était à Barcelona…
Soirée très californienne au BBQ électrique communal de East Point Reserve. Playground pour les enfants, plage de sable, coucher de soleil et pelouse, on se croirait à La Jolla. Discussion pour connaître le meilleur trajet Darwin-Peth, avec de jeunes Aussies qui ont déjà fait le tour du continent deux fois, skient à Courchevel et dont les parents adorent le Tarn.
Darwin, c’est le petit San Diego australien, sans le brouillard, avec une saison des pluies. Ayant épuisé la moitié de ses ressources en 24 heures, nous ne nous installerons peut-être pas ici définitivement, pas plus qu’à San Diego…
La phrase du jour : « C’est pas mal réussi leur wharf, un peu petit, mais typiquement anglo-saxon (!!) » Julia.
Dimanche 02 mai 2004 : la totale à Darwin.
GMTFr : +7H30 12° sud 131° est météo : chaud et humid
Premier stop, la Jeny’s Orchid farm. Jeny est d’origine Chypriote, elle a un goût prononcé pour le touffu et les racines d’orchidées. D’innombrables pots, mais pas beaucoup de fleurs chez elle. Le moment le plus fort, la traversée du serpent, sur la route, à l’entrée de la ferme. Un mètre cinquante, jaune à tête marron ou noire, le même que celui rangé dans les mortels, hier au musée… l’Australie.
Deuxième stop, plus réussi, à la Crocodile Farm. Dans le monde entier, on sait que les crocodiles sont élevés dans des fermes dans le nord de l’Australie. C’est ici, nous y sommes. Crocodiles de rivières (fresh water crocodiles), petits (jamais plus de 3,5 mètres) et pas agressifs, croco de mer (salt water crocodiles), gros (jusqu’à 6 ou 7 mètres !), très territoriaux et agressifs. Le problème c’est que les crocos de mer remontent les fleuves sur des centaines de kilomètres. L’ambiance de la ferme, est une ambiance de ferme. On n’y élève pas des Holstein pour leur lait ou des Charolaises pour leur entrecôtes, mais des crocos pour leur viande et leur cuir. Très familial comme ambiance, tout à la main, absolument pas industriel. Pas de trous dans les grillages, les crocos d’eau douce mangent des têtes de poulets, pas d’angoisse. Ceux d’eau salée, les gros, des poulets entiers. Trois, pour le gros qui n’a pas mangé depuis une semaine, avec les plumes et les pattes. Les deux gars qui donnent à manger, entrent dans les enclos, frappent le sol avec les poulets, les crocos de mer sortent de l’eau verte sans qu’on puisse anticiper, approchent, attrape le poulet que le gars leur lance, avalent le poulets et deux ou trois coup de gueule et attendent le suivant. Un gars donne à manger, un gars surveille avec un bâton… et un pistolet (« un revolver ! » Félix) chargé et pas avec des balles à blanc. Ca roule, mais on sent que c’est du sérieux, de chaque côté du poulet, chacun sait ce qu’il a à faire et rester à sa place. D’autant que bon nombre des géants de l’étang on été amenés là après des attaques répétées sur des humains dans telle ou telle zone… Chacun tient son rang, personne ne bouge plus que nécessaire. Vue la vitesse d’engloutissement, la caisse de poulet est vite raclée et les gars vite du bon côté des grillages. Une passionnée de monstres aquatiques nous fait faire le tour de la propriétaire : quelques géants hommivores avérés dans des bassins solitaires, à leur œil on comprend qu’ils attendent la prochaine opportunité, pas nous ; des bébés de quelques mois qui attendent la puberté pour finir en steaks, sacs et ceintures ; Burt, la star, c’est lui qui surgit de l’eau dans Crocodile Dundee, pour chopper la nana qui remplit sa gourde, la gourde. (Elle était sensée remplir sa gourde à Kakadu dans la Yellow River, et là nous y sommes allés aussi). Très impressionnant, mais on ne s’éternise pas, on a un peu la pression dans ce genre d’endroit. Il paraît que les gens demandent de fortes primes de risque pour travailler ici.
Fin de journée très calme au fish feeding. On paye pour donner du pain de mie réformé à des mulets gras comme des moines dans la baie de Darwin. Les enfants se régalent, les mulets noirs ou argentés, les bébés raies guitare, les chinos chinos (OGM de carangue et de mulet), les raies, même les barramundis, aussi. Les parents profitent du coucher de soleil sur Darwin Harbour. Avec ce qu’engloutissent les poissons comme pain, on pourrait nourrir un village africain pendant une semaine. C’est doux, la décadence.
La phrase du jour : « Félix il dit le Hakek pour la danse du Hekek ! (Hakka). » Julia.
LES
PHOTOS / LE CROCODILE /
PHRASES DU JOUR AUSTRALIE