Journal de bord
AUSTRALIE
KIMBERLEY (DERNIERE FRONTIERE)
Mai 2004

Merci Véronique pour les infos Mardi 04 mai 2004 : transition.
GMTFr : +6H00 16° sud 129° est météo : chaud et humide
Départ de Katherine, nous, en voiture et sans pic-nique pour Kununurra, les CD’s, gravés de photos, en avion pour l’Europe. Quelques coteaux rouges jolis. Nous déjeunons à 300 km du départ, au seul stop existant sur la route, à Timber Creek. C’est sale, gras, ça sent la gastro à plein nez. Poussés par la faim et le goût de la vraie aventure, nous achetons un poulet et deux paquets de chips. Dehors, autour de la table et du poulet bouilli au four, c’est la panique. « NON ! Garance, ne touche rien par terre. Félix ne touche pas la table avec tes doigts ». Le vent renverse une assiette en carton, tout le contenu part à la poubelle. On ose à peine ramasser nos propres (la seule chose propre ici) serviettes en papier, au milieu de la mer d’immondices dans laquelle flotte la table de ciment peinte en vert. Le poulet est infâme, peau blanche molle, chair molle, os mous. Tout part à la poubelle, mais le peu ingéré a coupé largement l’appétit à toute la tablée. « Non, Julia, laisse ça ! » La tension est à son comble. Vite fuyons. Quelques pommes glanées le matin à Katherine font du bien. Quelques beaux paysages, mais surtout, à force de faire de l’ouest, nous sommes arrivés à la limite de partage des baobabs. Fantastiques arbres, première fois pour Choupie et les enfants, un bon goût d’Afrique plus si lointaine, un passe-temps amusant pour les enfants.

Route toujours plein ouest, nous arrivons à la frontière de la Western Australia. Les dernières pommes, poires et kiwis de la voiture, finissent dans la poubelle de la quarantaine. A Kununurra, nous commençons par une de nos activités favorites, trouver une accomodation (hôtel, motel, appartement…), avec l’aide de l’information center qui nous fait aussi le programme des highligths locaux, ça a l’air vraiment bien. Après la tentative Country Club Hotel, qui tourne au grotesque, nous finissons chez deux petits Français, Dubrule et Pelisson, au Mercure. L’heure a encore changé, il est une heure et demi de moins que ce matin, le jour se couche à 17h30. Pas grave, nous nous lèverons vers 6h00 demain.

Nous ne sommes plus qu’à 6 heures de décalage horaire de nos pénates.

La phrase du jour  : « Qu’est-ce que tu préfères Julia ? » « Les pierres précieuses. » « Alors je t’offrirai une opale rose et multicolore. » Félix.

Sur la Ord RiverMercredi 05 mai 2004 : Ord River.
GMTFr : +6H00 16° sud 129° est météo : nuageux
L’excursion en boucle sur la Ord River prend la journée. Départ de Kununura en bus de 55 places à 11h30, qui se transforme en 11h45 après passage du ramassage scolaire dans tous les hôtels, motels et campings de la ville. A peine sortis de la ville, le chauffeur commence à parler, plaisanteries anglo-saxonnes, vidéo commerciale pour vanter l’excursion que nous faisons (principe de la publicité de réassurance, vous êtes formidables d’avoir choisi cette compagnie formidable, qui va vous faire vivre une aventure fantastique), reprise de la parole par le chauffeur. Au bout d’une heure, nous stoppons enfin, mais dans une « homestead », sorte de ferme cossue historique, qui appartenait aux Durack. Elle date de 1904, dans son jus, bien que reconstruite pierre par pierre au moment de la création du barrage qui l’aurait engloutie. Nous nous y arrêtons 15 mn, c’est largement suffisant. Un peu de chauffeur dans le micro (toujours cette peur du vide et le souci de donner l’impression qu’on vous en donne pour votre argent), et, nous nous arrêtons une deuxième fois, au bar camping restaurant du lac Argyle. Tout le monde prend un soda, sauf nous, qui pic-niquons, et tout le monde prend une glace que le chauffeur a vantée comme maison (effectivement la propriétaire tire elle-même ses boules des bacs industriels Miko), avant d’arrêter son bus, sauf nous qui évoquons les inoubliables sorbets de Minorque en mangeant nos oranges. Tout le monde va aux toilettes, sauf nous. Les Australiens ne peuvent pas rester plus d’une heure et demi sans boire, ni plus d’une heure et demi sans aller vidanger, ni plus de deux heures sans snacker quelque chose. Ca leur laisse une autonomie d’environ 30 à 40 mn, et encore, au prix de combinaisons savantes du type pipi / chips ou Coca ligth / mars, au cours des arrêts obligatoires. Pour eux, ce stop est une délivrance (même pour ceux qui ont déjà eu recours aux toilettes du bus) et en plus on y trouve des glaces en cornet, les mêmes bases industrielles que celles vendues en forme d’esquimau, mais ça ne fait pas le même effet, il y a dans ces cornets fraise vanille 100% chimiques, un côté « fait maison » irrésistible. Le stop dure 20 mn. Nous récupérons 12 pèlerins de plus. Point de vue sur le lac immanquable, nous ne manquons pas cet arrêt supplémentaire, descente le long du barrage en première et nous arrivons au bateau. Ouf, le bus c’est fini, le commentaire momentanément, car à peine sur le bateau, le capitaine prend la parole. A ce rythme infernal, il nous aura fallu deux heures pour rejoindre la rivière. Long, trop long.

Gros bateau en aluminium brut de 12 mètres, bien costaud, avec 450 chevaux hors-bord et 40 personnes in-bord. Crocodiles « de mer douce » (Félix) près du barrage où ils viennent se rafraîchir, le bateau file ensuite à 25 nœuds, gorges, endroits étroits et ombragés entre les arbres, roches rouges, température élevée et malheureusement, arrêts. Explications longues et bien sûr, distribution (gratuite !) de sodas et, pour les sportifs, de jus d’orange industriel. Le paysage est beau, la lumière pas terrible du tout, quelques poissons sautent devant l’étrave, on aperçoit des têtes de croco dont les yeux et le nez sortent de l’eau. Arrêt colonie de chauves-souris « renards volants », un croco attend patiemment celles qui vont prendre leur bain volontaire ou forcé. Autres circonvolutions hors-bordiennes, autres arrêts, autres explications, c’est long. Au bout d’une heure et demi de bateau, arrêt obligatoire à terre, les sodas sont éclusés, il est grand temps de vidanger les cuves à urine. Tout le monde en profite pour boire thé, café et manger des muffins cannelle-agrumes. Sauf nous. Plus de dégoût que de résistance chez nous. Difficile d’être une minorité. C’est long, surtout lors d’un rare moment de la journée où la lumière est belle. Nous repartons, réservoirs du haut remplis, réservoirs du bas vides, mais pas pour longtemps, ces vases communiquent… Wallabies escaladeurs, petits, curieux et mignons, incursions dans quelques bras de rivière encaissés dans le vert ou à fort courant, vitesse sur la grande rivière soleil couchant, les enfants cheveux dans le vent, forêt morte émergées devant Kununura, notre destination finale.

Pendant les cinq dernières minutes, nous tirons un drôle d’engin flottant, qui ressemble aux bateaux des 6 heures de Paris, mais avec un énorme ventilateur extérieur en guise de propulsion. Ca fonctionne peut-être, mais aujourd’hui, il rentre au ponton en tenant le bout que nous lui passons. Excursion belle et sympathique, mais intermèdes et transitions longs, beaucoup trop longs.

Sur intuition de Choupie, nous dînons au seul endroit sympa de l’agglomération, le pub de l’hôtel Kununura,. Agglomération, exactement le bon mot, au sens premier du terme, les villes ici sont des bâtiments agglomérés. Il y a un coin jeu pour les enfants, les adultes mangent lourdement, mais tranquilles, le service est très convivial.

La phrase du jour  : « Comment ça s’écrit barramundi ? » Félix. « B et A BA, R et A RA » Parents. « M-U-N-D-I » Félix (maternelle moyenne section, mais qui profite du CP de Julia…).

LES PHOTOS / LE CROCODILE / PHRASES DU JOUR AUSTRALIE

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