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Mardi
23 décembre 2003 : les thermes de Quitralco.
GMTFr : -4H 46° sud 76° ouest météo : pluie
intermittente.
Les thermes de Quitralco n’avaient aucune chance
d’être connus avant la concession Skorpios. Maintenant
on peut y passer une bonne journée en se laissant driver par
l’équipage. La journée commence par une visite
du fiord animée par une colonie d’otaries et un élevage
de saumons. La confrontation donne plus envie de rejoindre la vie
sauvage que la vie cultivée… A la vitesse vertigineuse
de deux à trois nœuds, dans le vacarme d’enfer
du moteur diesel non insonorisé, nous avons tout le temps
d’admirer les verts de la végétation embrumée
du matin qui fait penser à la baie d’Halong et à Guillin
en Chine (pains de sucre, végétation, brume). La chaleur
en moins, l’humidité en commun.
Nous déjeunons dans le « Fundor ». La traduction
doit donner auberge ou quelque chose d’approchant. La réalité rappelle
le hangar à bateau aménagé et la viande grillée
semble bouillie. Pourtant, il règne une excellente ambiance,
comme dans les thermes d’ailleurs. Une ambiance total anti-gringa.
Rien de pro, tout familial et bouts de ficelles. C’est ce qui
fait le charme et le calme de cette journée, perdus au fond
d’un fiord de Patagonie. Belle lumière très douce
du sud, petite pluie fine intermittente, eau chaude ou très
chaude dans les deux piscines bleues des thermes.
Vers six heures du soir, nous appareillons pour Castro, la capitale
de l’île grande de Chiloe. Au petit matin nous retraverserons
le golfe de Corcovado sud-nord. Depuis deux ou trois jours, c’est
toujours des histoires d’arcs en ciel que nous racontons dans
le lit avant de nous endormir.
La phrase du
jour : "On
joue avec la petite fille qui parle notre langue; c’est cool
parce qu’on a pas besoin de réfléchir pour
parler espagnol". Félix avec une petite Suisse
sur le Skorpios.
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Mercredi
24 décembre 2003 : Noël à Castro, Isla grande
de Chiloe, Patagonie Chilienne.
GMTFr : -4H 43° sud 76° ouest météo : couvert.
La route est longue de Quitralco à Chiloe. La traversée
commencée hier dans l’après-midi se poursuit
toute la matinée. Petit déjeuner, tranquille. Décidément,
nous ne verrons pas la fureur du golfe de Corcovado. Grand classique
ce matin avec école, sieste, lecture et rangement. Petite
nouveauté, Chris a trouvé des passionnés de
Backgammon. Le papi de quatre-vingt dix ans, qui pilote toujours
son avion, est Bulgare. Sa femme peut-être Chilienne, sa fille
sûrement. Le gendre, passionné aussi de backgammon,
est Suisse-Allemand. Le plus difficile est de savoir dans quelle
langue se parler.
Nous arrivons à Castro, la capitale, vers 16H00. Nous mettons
le pied sur Chiloe, île de mythologie et d’histoire,
comme le rappelle Victor notre animateur-cameraman. Un port naturel
complètement fermé, à l’abri de tous les
vents et de toutes les mers. Castro ne réserve pas vraiment
de surprises extraordinaires. Juste son église classée
au patrimoine de l’humanité et qui est donc fermée,
en préparation des messes de « Navidad » (Noël),
de ce soir et de demain matin. Nous y respirons l’air du sud,
de la Patagonie. Pas celui qu’on aurait imaginé, rude,
brutal et froid. Celui des petites anses et des recoins protégés
entre les îles, des pâturages à vaches laitières
et à moutons à laine, de la petite pluie fine et douce
qui fait pousser les rosiers roses et rouges et l’herbe bien
verte. On comprend pourquoi, au bout du monde, les hommes sont encore
allés s’établir sur les îles de cet archipel.
On a plus l’impression d’être au bord d’un
lac en Suisse qu’au bout de la Cordillère des Andes,
face au Pacifique. Ici, nous sommes autant chez les agriculteurs
producteurs de lait que chez les pêcheurs de baleines. Même
si, bien sûr, la mythologie ne retiendra que les baleines ancestrales
et fondatrices.
Le repas de Noël ne restera pas dans les mémoires. L’araignée
de mer et les locos sont bons, mais il vaut mieux manger la dinde
chez les Britanniques, pour une fois… Les enfants sont couchés
en rêvant du passage du Papa Noël. Les parents le voient
débarquer à la fin du dîner et en profitent pour
le surprendre avec une photo, en train de déposer les cadeaux
dans les chaussures des enfants. Choupie et Chris dorment juste après
minuit. Maud veille jusqu’à quatre heures du matin.
La phrase du
jour : "C’est
un méchant ?" Félix (à propos de
St François qui supporte Jésus sur la croix).
LES ENFANTS ET LE PERE NOEL
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Jeudi
25 décembre 2003 : le Père Noël est passé.
GMTFr : -4H 42° sud 76° ouest météo : beau
ciel bleu et nuages.
Les enfants se réveillent vers huit heures du
matin, heure normale. Pour cause de passage du Papa Noël,
ils ont dormi dans la cabine des parents. Julia, petite souris,
va directement dans la chambre en face où ont dormi Garance
et Maud. Emerveillement absolu. Le sol de la cabine est recouvert
de cadeaux. Le Père Noël a pu monter à bord.
Il y a beaucoup de cadeaux, les chaussures sont complètement
ensevelies. Ouvrir les paquets est un moment magique et en plus
il faut aider Garance, ça fait du rab. Rien de plus beau
que la découverte des cadeaux par des enfants qui croient
au Père Noël. Peu de meilleurs souvenirs que celui
d’ouvrir et de jouer avec les nouveaux jouets sous le sapin.
Les cadeaux des grands entretiennent une petite part du rêve.
Julia raconte en espagnol des histoires à sa Barbie qui
prend l’avion, Félix bricole ses motos de polices
avec les playmobils, Garance tient avec la négligence sa
première poupée Corolle mais avec les gestes d’une
vraie maman déjà aguerrie par les voyages, bras replié sous
le corps, tête qui repose sur le coude. Un petit moment d’éternité pour
les enfants. Et pour les parents qui les écoutent.
Choupie et Maud, pleines d’entrain en ce jour de Noël,
retournent à terre visiter l’église de Castro
et son intérieur tout en bois verni. Il faut voir la tête
de Julia, maquillée, entrant dans le comedor avec sa robe
de Barbie rose, ses chaussures à talons et paillettes et
son sac de soirée rose bonbon assorti. Garance déambule
avec le déguisement (gilet en plastic bleu) de policier
de son frère.
Après-midi de navigation entre Chiloé aux petits
champs de bocage normand et les îles de son archipel, dans
la belle lumière du sud qui éclaire un ciel magnifique.
Un moment dans la timonerie à discuter avec le
commandant en second, un autre sur le pont pour profiter du soleil et de la clémence
rare du temps. Lecture, sieste, discussion à propos des prochaines étapes
du voyage avec des Niçois néo-calédoniens adoptifs ou avec
des Sardes grands voyageurs, backgammon, préparation des sacs. Pas le
temps de s’ennuyer pendant notre dernière journée de mer.
Dîner buffet de la mer et viandes. Julia est déçue par ce
drôle de Noël où les enfants ne mangent pas le soir à table
en même temps que les parents et surtout où on mange en pyjamas.
Mais Monstres et Cie sur l’ordinateur permet de pallier largement cette
frustration de jeune fille. Le Skorpios s’amarre à son quai du départ
vers 23H00.
La phrase du
jour : "Marie-Charlotte
elle m’aurait vue comme ça pétard !" Julia
(en Barbie avec du maquillage).
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PHOTOS / POUR GAGNER DU TEMPS /
PHRASES DU JOUR EN RAB