Journal de bord
CHILI
Janvier 2004 / PATAGONIE - LA CARRETERA AUSTRAL

GMTFr = heure locale au méridien de Clermont-Ferrand.
-4H => 12H (midi) à Clermont-Ferrand = 08 Heures du matin à Santiago

Mardi 06 janvier 2004 : relâche.
GMTFr : -4H 46° sud 73° ouest météo : beau avec nuages
Journée entière passée sur la place du village, au centre d’appel. Le seul téléphone du coin avec celui de Philippe le Français. Des nouvelles de Marseille, de Toulouse, de Nice. Tentatives nombreuses et infructueuses pour récupérer le permis de passage du 4X4 vers l’Argentine par fax. Les loueurs de Puerto Montt disent que le permis est parti directement de Santiago vers Coyhaique. Raoul, le gars de Don Carlos aviation qui assure la liaison régulière depuis Coyhaique est prêt à le récupérer et à nous l’amener à Chile Chico, où nous pourrions le récupérer juste avant la frontière argentine. Pas simple. En tous cas, après une journée passée au centre d’appel, pas de fax avec le fameux permis, mais plusieurs confirmations de Cecilia, notre loueuse, de l’arrivée du permis aujourd’hui à Coyhaique. Chris appelle Raoul, Cecilia ne l’a pas appelé. Nous verrons demain. Si le permis arrive, nous traverserons avec le 4X4 chilien, s’il n’arrive pas, nous laisserons le 4X4 à la frontière et louerons un autre véhicule en Argentine.
Entre les allers-retours au village, un grand merci à Philippe pour le vol au dessus du champ de glace. Les enfants sont ravis de pouvoir jouer toute la journée sans faire de voiture et de rester une nuit de plus dans la cabane. Surtout Julia qui adore l’endroit. Nous dînons au restaurant des cabanas. Bœuf Stroganov. Une très très bonne journée.
La phrase du jour : "Félix pourquoi tu es là ?" Choupie à Félix qui se réveille dans le lit des parents. "à cause des fantômes et des monstres, tu sais, là où il y avait la pépite. Mais bon, on l’a eu la pépite. Les monstres c’est dans un dessin animé très très gentil. Et toi à quoi tu as pensé cette nuit ?" Félix.

Mercredi 07 janvier 2004 : Chile Chico et pionniers Belges.
GMTFr : -4H 46° sud 72° ouest météo : grand beau

Départ de Puerto Guadal, on pourrait dire enfin, mais nous en avons bien profité. Le temps est au beau fixe, la vue est superbe, nous prenons les dernières photos depuis notre cabane. Nous n’avons pas le permis pour le passage de la frontière en 4X4. Nous verrons là-bas. Adieux à Andrea qui restera une des figures que nous aurons rencontrées.
Depuis que nous sommes arrivés, nous n’avons jamais dépassé le chemin qui mène aux cabanes. C’est la découverte de cette partie sud du lac qui nous mène jusqu’à Chile Chico, à la frontière Argentine. Comme nous savons que nous ne reverrons pas de si tôt le Général Carrera, nous le trouvons magnifique. En plus, il est très différent ici de ce que nous avons déjà vu. Encore plus sauvage, la route est taillée à flanc de falaise qui tombe dans l’eau. Le lac est bleu marine avec quelques vagues. Très spectaculaire. Nous sommes tous d’accord, c’est encore plus beau que les rocheuses du Canada. Sur une des rares lignes droites non pentues, nous nous arrêtons à côté d’un camion Mercedes jaune canari Autrichien. Nous communiquons en Espagnol et en Français. La famille au cheveux blonds pour les parents et blancs pour la petite fille arrive de la frontière Argentine. La route est bonne, c’est bien par là, le desvio (déviation) ne veut rien dire, nous sommes bien sur la bonne route. Ils voyagent depuis janvier. De l’année dernière. Pour l’instant ils ont fait l’Afrique. Il leur reste un ou deux ans pour finir l’Amérique Latine. Julia trouve très pratique d’avoir toujours sa maison comme ça sur le dos comme une tortue. La petite fille est bien triste de ne pas pouvoir jouer avec Julia. Nous ne verrons pas la maman, occupée à faire manger un bébé à l’intérieur. Bonne route.
Chile Chico possède la double particularité forte d’être à la fois une ville minière et frontière. 4000 habitants. Plate, ventée, poussiéreuse, l’endroit le plus animé de la ville est le centro de llamados (téléphone) qui sert aussi d’arrêt pour le bus qui passe la frontière. Tout le monde est là. Les Chiliens qui entrent, appellent, sortent ou attendent le bus, les routards qui attendent aussi le bus et nous, qui attendons le permis pour la voiture. Nous déjeunons à côté du centro de llamada, il est deux heures, la cuisinière n’est pas là, mais ils peuvent nous faire à manger. C’était une mauvaise idée. A part si on aime l’escalope milanaise de porc pas cuite, la purée mousseline béton froide, le porc grillé bouilli et les nappes qui ressemblent à une serviette de toilette dans un chiotte troisième classe de train chinois. Nous ne mangeons rien, mais ça nous cale. A trois heures, les bureaux de la governacion sont ouverts et nous apprenons que le permis n’est toujours pas arrivé à Coyhaique. Il va falloir passer la nuit ici et espérer partir demain.
L’Hosteria de Patagonia appartient à une famille de colons Belges arrivés ici en 1950. Gabriel, le père, la mère, les enfants et trois autres familles belges. Débarqués directement de Belgique avec machines agricoles, pasteur et médecin, ils ont réussi à s’accrocher ici. C’est une des petites filles de Gabriel qui fait fonctionner la grande maison transformée en Hosteria. C’est une vraie maison de famille de colons, qui possède une âme extraordinaire. Nous sommes très bien, tous les six dans la même grande chambre. Les enfants jouent avec Maria Paz, de la quatrième génération, les grands se ressourcent d’un peu d’ambiance familiale et cosy dans le salon. Toute la famille des colons parle Français, ils nous préparent un repas avec riz aux œufs et légumes du potager, fèves, betteraves…
Une journée qui résume notre voyage depuis le départ. Route, paysages superbes, téléphone, rencontres avec des gens et des lieux étonnants. Bien dormir tous ensemble. Demain peut-être l’Argentine…
La phrase du jour : "C’est très beau ici" Chris. "Tu parles, c’est magnifique tu veux dire oui !" Félix.

LES PHOTOS / POUR GAGNER DU TEMPS / PHRASES DU JOUR EN RAB


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