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Lundi
12 janvier 2004 : La fin de la RN 40, c’est déjà le
Chili chéri.
GMTFr : -4H 45° sud 74° ouest météo : soleil,
vent parfois violent
Petit dej copieux, l’idée est de rouler pendant
l’heure du déjeuner, après celui des enfants.
Chris teste la steak à 10H du matin. Juste pour pouvoir en
parler, mais rien à voir avec la qualité d’hier
soir. Matinée à l’Européenne. Choupie
prépare le voyage en ville, gravage de CD’s avec les
photos, Maud, exceptionnellement aidée par Chris fait les
bagages, internet, poste… Malgré la meilleure volonté du
monde, nous n’arrivons pas à checker out avant midi.
Plus le repas, les tentatives pour trouver un minibus à l’arrivée
de Gilbert, internet de nouveau avec vœux et JDB, empanadas
(beignets à tout de l’Amérique du sud)), plein
d’essence, la matinée se termine à 16H00. Départ
sans état d’âme de El Calafate. Trop facile pour
nous, trop à portée de main avec certains de ses Argentins
d’ici trop Ritals et trop occidentalo-entouristés. Mais
le Perito Moreno, c’est quelque chose et la parilla de La Tablita
aussi. Il paraît qu’il faut cinq heures pour aller jusqu’à Puerto
Natales. C’est ce que nous allons voir tout de suite.
Plein sud. Une heure de goudron. Une heure de piste. Nous arrivons à un
point avec un nom sur la carte. Ici, c’est tellement désert
que ce ne sont plus les villes ni les villages qui sont indiqués
sur la carte, mais les croisement de deux pistes, parfois ornés
d’une ou deux maisons. Un vent d’enfer, genre 40 ou 50
nœuds. Les rares végétaux qui peuvent encore être
arrachés volent à l’horizontale en traversant
la piste. Le gars de la pompe à essence, on peut imaginer
que c’est à cause, (ou grâce ?), à la pompe à essence
qu’ils ont pu indiquer ce point sur la carte, hurle quatre
fois. Un mètre c’est trop loin pour se parler en plein
air ici. D’ailleurs, il n’y a personne dehors. Quoique,
il n’y a peut-être personne tout court par ici. La frontière, à 44
kilomètres.. Une idée de goudron, mais la piste deux
ou trois kilomètres plus loin. Le pompiste n’a rien
dit. De toutes façons, nous allions bien nous en rendre compte.
Et puis ça ne change rien, ni à la direction, ni à la
distance, ni au fait que nous allons devoir faire le trajet. Alors
inutile d’user ses forces dans un environnement pareil. Une
c… argentine en Peugeot, qui a l’air pressée,
ne veut pas nous laisser passer. Elle nous bombarde de pierres. Nous
finissons par la doubler, mais le pare brise s’en souviendra.
Trois éclats, dont un beau. Enervant, mais la piste est belle,
nous nous rapprochons de la fin de Cordillère à droite,
les arbres refont leur apparition et le poste frontière de
Cerro Castillo, vaut son pesant d’argent argentin.
Nous descendons tranquillement vers le Chili. Tout change. Presque
plus de vent, des couleurs douces, des Chiliens moins enjoués
mais moins superficiels que les Argentins. Julia est ravie d’être
de nouveau au Chili. Parce que l’Argentine ça ne lui
a pas beaucoup plu ! Du côté chilien de la frontière,
le pneu arrière droit est à plat. La gazolinera n’ouvre
que quand les clients arrivent. Pour chaque pompe, il y en a trois,
une petite casemate en bois qui ferme avec un cadenas. Le compteur
est mécanique avec les chiffres en fer qui tournent. Pour
le pompiste, il faut aller le chercher dans sa maison, avec toute
la famille attablée. Tu comprends, en ce moment, on mange
tôt à cause du travail dans les champs, s’excuse
le jeune pompiste. Le bled fait quelques centaines d’habitants
mais il possède sa plaza de toros, collée à la « station
service ». Malheureusement, la feria s’est terminée
hier, mais c’était superbe. Beaucoup de vent. Plein
de monde. Le papi du pompiste sort du hangar en face. Un adaptateur
pour la valve, un tuyau noir, un compresseur. Assez pour gonfler
notre roue. Pour connaître la pression, il sort un manomètre à ressort
de sa poche. 3,5 kg de pression, ça devrait permettre d’aller
jusqu’à Puerto Natales. 68 km. Entre ici et là-bas,
rien. Sur cet avis d’expert, nous repartons. Vite pendant que
pneu se dégonfle. Pas trop parce que le pneu se dégonfle.
La piste est excellente, nous doublons le bus, au cas où… il
pourrait amener les femmes et les enfants à bon port. Le pneu
se dégonfle mais pas trop vite, moins vite que les kilomètres.
Et nous voilà à Puerto Natales. Sur la carte et dans
les guides, c’est une ville. Quand on arrive de la 40 ou de
l’Austral, aussi. Quand on débarque d’Europe, ça
n’existe même pas. On croit que ça doit être
plus loin. Après une tentative vers le typique, nous amerrissons
dans le meilleur hôtel de la ville, face au fjord et au vent.
Des chambres, une magnifique vue de bout du monde, soleil couchant.
Télé et coucher direct pour les petits. Dîner
en amoureux, au Maritimo, collé à l’hôtel,
pour les parents. Vive le retour de la centolla (araignée
de mer), de la paila (bouillabaisse locale) et des ostiones al pil-pil
(coquilles St Jacques à l’ail). On ne se croirait pas
au Cafe Baleares, à Ciutadella de Menorca, mais presque. Le
Chili c’est nôtre chez nous.
La phrase du
jour : "Ca
me plait plus le Chili que l’Argentine" Julia (dans
le no man’s land entre les deux frontières).
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Mardi
13 janvier 2004 : Puerto Natales.
GMTFr : -4H 45° sud 74° ouest météo : beau,
vent faiblissant
Bonne ambiance à Puerto Natales. Sans se consulter, pour
Choupie comme pour Chris, c’est le coin qu’ils ont
trouvé le plus vivable et accueillant depuis Frutillar.
Depuis un mois. Pour occuper sa journée, on peut choisir
de s’engueuler avec son loueur de voiture. Les enfants font
tous la sieste. Comme ils ont été très sages
pendant la route ils ont droit à un cadeau : moto orange à rayures
noires genre tigre pour Félix et tenue de fée pour
la barbie de Julia, Garance, elle, préfère les emballages.
Le vent est moins fort. La roue du 4X4 est réparée,
l’intérieur lavé, l’extérieur
débarbouillé. A midi, nous déjeunons au Maritimo.
La connexion internet de l’hôtel est bonne.
La phrase du
jour : "Lui
il y a tellement personne autour de sa maison, il peut dire que la
forêt est à lui" Julia.
LES
PHOTOS / POUR GAGNER DU TEMPS /
PHRASES DU JOUR EN RAB