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Lundi
19 janvier 2004 : Punta Arenas.
GMTFr : -4H 45° sud 74° ouest météo : nuageux
Petite journée de transition. En bons gestionnaires.
Ressources humaines, les enfants font la sieste. Informatique, mail
et internet. Actifs, lames de rasoir et jean pour Maud qui a laissé deux
pantalons sur la route. Back office, billets d’avion pour Ushuaia
(avec 200 kg de bagages, nous achetons deux billets supplémentaires,
autrement c’est 10 kg par passager !), billets de bateau pour
la pingouinerie, c’est comme ça qu’on dit ici,
hôtel pour la nuit de demain.
Pas de quoi en écrire plus. Les 5 à 10% d’administration-intendance
incompressibles. Mais au troisième coup d’œil,
Punta Arenas ne nous a toujours pas séduits. Ce soir Gilbert,
Evelyne, Choupie et Chris vont au Sotito’s bar, recommandé pour
les poissons et fruits de mer. Ca n’a rien d’un bar,
c’est un restau à touristes, zut alors ! Le serveur
questionné nous répond que bien évidemment tout
est congelé car comment faire pour régler l’approvisionnement
sur la demande sinon, hein ? Ils ont encore des progrès à faire,
surtout quand on sait que Punta Arenas est un grand port de pêche
! Mais peu importe la soirée est très sympa et nous
discutons tard dans la nuit. Retour à l’hôtel
où nous nous entassons à 8 dans 2 chambres doubles,
ils ont fait tout ce qu’ils ont pu ! C’est pas grave,
il fait chaud et les matelas sont bons, que demander de plus…
La phrase du
jour : "Je
veux venir avec toi" ; "Non, il faut que je me dépêche
et puis c’est pour régler un tas d’embêtements" Chistophe
; "C’est
quoi des embêtements ?" Félix.
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Mardi
20 janvier 2004 : Les pingouins.
GMTFr : -4H 45° sud 74° ouest météo : nuageux
On dort moins bien à trois dans une chambre pour deux qui
donne sur la rue et dont la fenêtre ne ferme pas, qu’à deux
dans une suite qui donne sur l’arrière. C’est
une évidence, mais il faut parfois vivre les évidences
pour bien les appréhender. La matinée est un peu
longue, surtout pour ceux qui n’ont pas de travail. Après
le changement d’hôtel elle s’agrémente
d’un déjeuner au restaurant El Mercado, le marché.
C’est au dessus de la grande halle, qui justement ne fait
pas marché. La grande halle, elle ne sert à rien,
juste à faire que El Mercado soit au premier étage.
Il n’y a pas de marché aux poissons à Punta
Arenas, El mercado est spécialisé dans les fruits
de mer et le poisson. Les moules à la sauce verte sont excellentes,
les moules à la vapeur aussi. La centolla très bonne.
Après les entrées, plus personne n’a faim.
Ce n’est pas que nous soyons tous obnubilés par la
cuisine, mais il faut dire que Punta Arenas n’offre pas une
douceur de vivre comme celle de Puerto Natales. Ici, c’est
du Chili pur et surtout dur. Maisons moches mis à part quelques
bâtiments datant de l’époque du cap Horn et
de Valparaiso, rue envahies de colectivos (taxis collectifs) bruyants.
Rien pour le beau, rien pour le doux. Sec. Et pourtant, nous nous
sommes attachés fortement à ce pays rude mais accueillant,
beau, sympathique. Nous avons une relation très affective
avec ces rues fonctionnalistes, ces lacs bleus et ces glaciers
intouristés.
Ensuite c’est l’île Magdalena. L’île
des pingouins. Nous pensions avoir définitivement semé notre
barge de débarquement entre Puerto Montt et Chaiten. Elle
nous rattrape à Punta Arenas. Sa sœur jumelle. Elle
assure une ligne régulière quotidienne avec la Terre
de feu et, après l’aller-retour terminé, un
jour sur deux, elle emmène les touristes à Magdalena.
Deux heures de navigation dans le détroit de Magellan. Par
beau temps. Patagonie au nord. Terre de feu au sud. Le grand luxe.
Les chaises en plastic bleu sont vissées au sol. C’est
un peu long, la mer est belle, l’île toute petite.
Un kilomètre et demi de long sur la moitié de large.
Couverte de pingouins. Il nagent autour de la barge, nous regardent
d’un drôle d’air pendant que nous débarquons.
Il y a des pingouins partout. Avec des petits. Un nid terrier tous
les deux mètres jusqu’en haut de l’île,
une demi-heure de marche de pingouin au moins, non ? Garance rigole
et dit pingouin. Un mot de plus. Ca ne sert pas tous les jours
mais très chic dans les dîners, surtout si elle arrive à placer
guanaco aussi. Félix court partout et prend des dizaines
de photos avec l’appareil numérique. Julia commente
en direct devant la caméra vidéo, en direct live
et en seule prise… pour ses cousins et cousines de France.
Comme sur CNN. Garance a à peu près la taille des
pingouins Magellan et la même démarche. Si elle tombe
dans un terrier de pingouin ils vont la garder. Sauf la couleur
de sa parka rouge peut-être. Les pingouins, c’est très
marrant quand ça marche, mais pas très graphique à l’arrêt.
D’ailleurs, vous avez certainement remarqué, on les
voit toujours à la télé et très rarement
en photo. Ou alors, de loin, en haut d’un iceberg, pour faire
un point noir sur une tâche blanche. De près jamais,
ou alors dans des positions amusantes. L’endroit est très
sympa. Ca nous rappelle un peu les Galapagos. Les enfants s’éclatent.
Il y a des œufs, des petits, des adultes, des discussions
entre voisins et des réunions de copropriétaires.
En les regardant agir, on se rend compte qu’ils ont vraiment
des attitudes d’oiseaux et pas du tout de mammifère.
Pour les enfants ce sont des pingouins qui marchent à côté d’eux.
Il est déjà l’heure de partir, les autres pingouins
regagnent la barge. Pour le retour, Choupie a prévu un pic-nique
avec reblochon de France.
Ca valait la peine de patienter un peu à Punta Arenas. Détroit
de Magellan et pingouins. Tout le monde a sommeil. Avec des boules
quies, on supporte facilement le bruit des automobiles qui passent à un
mètre des fenêtres de notre hôtel.
La phrase du
jour : "Le
pingouin il m’a adopté. Il m’a laissé toucher
son œuf, mais je lui ai rendu" Félix.
Mardi
20 janvier 2004 : fin du Chili.
GMTFr : -4H 45° sud 74° ouest météo : nuageux
Nous quittons le Chili après 2 mois, nous sommes émus. Ce pays
si authentique nous a marqué et les images que nous en garderons sont
fabuleuses. Des amis aussi, de vrais amis, rencontrés au hasard de nos
pérégrinations : Rosana, de notre agence de voyage d’Atacama,
qui est tombée amoureuse des enfants et qui gardera leurs dessins affichés
derrière elle; Marcelo, notre guide d’Atacama, si gentil, la nouvelle
génération, jeune entrepreneur qui sent bien le potentiel de
son pays et dont le père traversait les Andes à pieds avec son
millier de llamas ; Alva et Uldine, nos deux hôtesses de l’Ayacara, à Frutillar,
toujours le sourire aux lèvres et en cuisine pour nous faire goûter
le meilleur du Chili ; Andreas, des cabanes du lac Général Carrerra,
aussi sociologue, qui nous a aidé à comprendre la Patagonie ;
les colons belges, Véronique et ses parents, qui sont venus il y a une
cinquantaine d’année dans une Patagonie complètement vierge
car l’Europe de la guerre et de l’après guerre leur pesait
trop. Les rencontres avec des gens qui adorent leur terre, pourtant si dure,
et acceptent les difficultés sont des rencontres différentes.
Comme disait Jeannine, la colon belge, la Patagonie ne donne rien gratuitement,
il faut travailler beaucoup pour recevoir peu. C’est loin de notre mentalité d’européens
gavés et blasés, c’est bien. Au revoir le Chili, merci
pour tout.
La phrase
du jour : "Muchas
grrrracias. Pas glacias ! Grrrracias, grrrracias, grrracias" Julia
(à un
apprentis hispanisant). "Il
faut que je parle un petit peu français, autrement je
vais finir par parler que espagnol" Julia.
IMAGES DU CHILI
Félix qui jette des pierres dans l’eau.
Julia qui rêve en faisant des bouquets en chantant.
Garance qui babille des heures au fond de son siège
bébé dans le 4X4.
Garance qui dort dans une couverture face à au glacier
San Rafael.
Le gars qui construit son bateau à la hache au bord
du lac.
Félix, fasciné par les oiseaux et les animaux
de mer
Félix qui rêve en regardant la mer.
Julia qui s’applique pour l’école.
Les salades chiliennes, tomates pelées, oignons et ajil,
les fruits de mer et le congrio.
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PHRASES DU JOUR EN RAB