Journal de bord
CHILI
Décembre 2003 / La Région des lacs

GMTFr = heure locale au méridien de Clermont-Ferrand.
-4H => 12H (midi) à Clermont-Ferrand = 08 Heures du matin à Santiago

Jeudi 04 décembre 2003 : Plein sud.
GMTFr : -4H 41° sud 73° ouest météo : grand bleu puis gris et crachin
Il vaut mieux compter sur son réveil à piles que sur le gardien de l’Hosteria San pedro pour se réveiller à 5H15 du matin. Choupie et Maud foncent au restaurant pour récupérer la commande de biberons et sandwichs d’hier soir. Rien n’est prêt. Elles réveillent le veilleur de nuit. Il faut dire que sur son papier, l’ordre est celui des demandes, 6H00, 8H00, 5H15, 7H15, et pas celui des réveils. Ca complique. Surtout quand on a sommeil et qu’on est réveillé par des touristes. Si on peut plus dormir alors où on va ? Les filles fouillent la cuisine pour préparer nos réserves du voyage. Le veilleur en profite pour assumer ses responsabilités. Il fait sonner le téléphone dans notre cabana ¾ d’heures trop tard. Il va pouvoir se rendormir avec le sentiment du travail accompli. Marcelo arrive, toujours impeccable. Roberto, la star des hauts plateaux, l’accompagne. Super. Les enfants ouvrent un œil, surtout Poupounette. Emmitouflée dans une des couettes de l’hôtel, Marcelo les ramènera, seuls les yeux bougent. A droite, à gauche. On dirait une petite squaw.
Le jour se lève sur les Andes et la vallée de la lune pendant que nous fonçons vers Calama. Montagnes noires sur fond bleu. On dirait un découpage d’enfant. Roberto retrouve Hernan, son frère, qui dort dans sa camionnette en nous attendant. Adieux ou plutôt au revoir à Roberto. Marcelo prend le volant. Nous allons jusqu’à Antofagasta en van car l’aéroport de Calama est fermé. Encore trois heures à longer les mines de cuivre et autres métaux divers dans le désert. Le vrai. Celui où il ne pleut jamais. Où les rivières ne coulent pas, ni chaudes, ni froides. Antofagasta n’a pas vraiment d’intérêt. Comme dit Marcelo, c’est une ville de plus. Remerciements à notre guide, échange d’adresses et de missions. Chris envoie les photos des animaux des Galapagos à San Pedro, Marcelo envoie le bloc de sel cristallisé à Bruxelles. Adios et Abrazos. Encore une rencontre vraie. Un lieu. Des hommes, des femmes.
On pourrait parler des billets électroniques inconnus. De notre embarquement supposé de Calama et de l’acheminement en bus Lan Chile (le Air France local, c’est tout dire) jusqu’à Antofagasta, qui aurait simplifié le travail de l’hôtesse. Mais comment font les compagnies du monde entier pour recruter le même type de filles pour faire hôtesse au sol ? La mondialisation ? Il est vrai qu’en zappant sur le câble chilien on passe de CNN à la champion’s League en passant par le loft et pire. On pourrait parler de notre vol « retardé », car tous les vols du monde ne sont jamais « en retard », ils sont « retardés ». Pas leur faute quoi. La technique, les impondérables, le vol précédent qui est arrivé « en retard ». C’est pas eux. En décollant avec 45 minutes de retard pour une correspondance de 35 minutes à Santiago, nos actions sont mal barrées. Nous ne sommes pas encore à Puerto Montt, dans le sud, notre destination du jour. Mais nous n’en parlerons pas. Le vol Santiago-Puerto Montt nous attend à l’arrivée. Ca nous évite plusieurs heures d’attente dans l’aéroport. Et comme tous les vols sont pleins au Chili, ça évite à Lan Chile un casse tête de priorités sur le vol suivant. Tiens, le vol Santiago – Puerto Montt – Punta Arenas (ça nous faisait rêver ces noms là quand nous étions en Europe) est retardé… En survolant l’aéroport pour atterrir, nous avons la bonne surprise de voir du vert partout, avec des vaches et pleins de ruisseaux joyeux. Ca nous change. Un peu de verdure après un monde de brutes.
Nous louons une camionnette (pick-up) Chevrolet et partons à la recherche de nos cabanas (bungalows). L’arrière est rempli de bagages. Il faut bien se rendre à l’évidence, la solution ne se trouve pas dans les cabanas Rio Sur réservées, ni à Puerto Varas. Le coin est joli, mais la route coupe partout l’accès au lac. Loin de ce dont nous rêvons. Nous partons à l’aventure, après 12 heures de voyage, déjà, avec les trois petits admirables, sous un début de pluie avec tous les bagages à l’air. C’est ça le tour du monde. Ne douter de rien. Et nous avons raison. En longeant le lac par la piste de cailloux, guides en main, nous trouvons notre bonheur. L’hôtel Ayacara. On dirait notre maison. Et un restaurant chilo-allemand (la population de peuplement originelle après les Indiens Araucarans ou Mapuches) avec soupe de tomates, soupes de fruits de mer, cacao chaud, plateau allemand, escalope frites, selon les goûts et les appétits. Tout est bon. Les lits aussi. Au niveau de la mer, au bord d’un lac et sans la poussière du désert déjà bien loin. Ca passe vite le tour du monde.
La phrase du jour : "On a supporté un long voyage et maintenant on n’a même pas le temps de jouer". Julia.

Vendredi 05 décembre 2003 : le tour du lac.
GMTFr : -4H 41° sud 73° ouest météo : pluie
Il faut trouver un endroit sympa et adapté pour la famille pendant que Chris sera absent. Partage du travail entre Maud, qui reste sur place et les parents, qui partent sous la pluie guides en main. Le plus simple est de continuer le tour du lac systématique. La première étape est Puerto Octay. L’hôtel Centinela est au bout de la presqu’île. Construit en 1910, tout en bois, superbe vue du restaurant qui a très bonne réputation, jeux pour les enfants dans le jardin, coin internet pour les adultes… très bien. Seuls défauts, un peu isolé, mais surtout cabanas très petites. Les chambres sont belles. Ca nous fait une chance. La piste qui suit le tour du lac est belle. Parfois un peu défoncée. C’est l’endroit le plus sauvage.
Après quelques dizaines de kilomètres, il faut se rendre à l’évidence. Nous ne trouverons pas de cabanas au détour du chemin et non référencées. Les guides ont fait le même périple que nous. Contrairement à San Pedro qui explose au rythme de l’arrivée des touristes étrangers, ici nous sommes en territoire pur chilien. Les infrastructures, comme les affluences de touristes, sont très stables. Nous pouvons faire confiance aux guides plus adaptés à ces situations figées. Nous changeons donc de stratégie. Nous trions dans les guides. Du coup notre prochaine étape est connue, Le Yan Kee Way Lodge. Jeu de mots avec le nom du lac Llanquihue, mais il porte bien son nom. Tout pour le Yankee qui vient pêcher. Cabanas aux normes US, sans charme mais avec tout ce qu’il faut. Il faut dire qu’avec cette pluie et aucune vue, c’est dur. Mais ça nous fait une deuxième chance, à l’opposé de la première. En même temps nous visitons la région. Ce qui nous amène au bout de la route, au début du le lac Petrohue. C’est de là qu’on prend le bateau, à travers les lacs, vers l’Argentine et Barriloche. L’hôtel domine le lac, les cabanas sont de vraies maisons en gros rondins de bois. Comme au Canada. Nous en visitons trois. Il y a de l’animation sur les quais avec des bateaux qui arrivent et qui partent. Les jeunes de l’hôtel n’ont vraiment pas l’air pros, mais ils sont sympas, comme tout le monde ici. Nous repartons sans vraiment croire à ça comme troisième chance. Trop encaissé, trop isolé et sans connexion internet ni réseau téléphone. Mais nous repasserons ici avec la famille pour venir faire du bateau. Notre dernière chance est à Puerto Varas. L’hôtel et les cabanas del Lago. Les cabanas sont trop petites, mais les chambres de l’hôtel aux normes internationales, avec piscine, sauna, massage… nous offrent une chance supplémentaire. Nous ne trouverons jamais notre dernier objectif mais cela nous permet de traverser Alerce et les faubourgs de Puerto Montt. Il ne pleut plus mais ça fait un peu peur. Le tour de l’île se termine par la visite de Frutillar, le village de notre hôtel, car tout compte fait, c’est le coin le plus agréable du lac. Les cabanas visitées sont un peu trop rustiques. Pourquoi pas notre hôtel après tout ? Surtout s’ils pouvaient nous proposer la demi-pension. Ils ont de la place. La demi-pension ? Pas de problème, mais ce sera familial avec menu unique. Parfait ! C’est exactement ce qui nous plait, avec de la cuisine bien chilienne et bien familiale. Voilà. Une journée bien remplie pour être certains que rien n’est plus adapté à notre petite famille. Dès lundi l’hôtel est vide et nous pourrons choisir les meilleures chambres. En prime on nous donne une télé. Comme à la maison.
La phrase du jour : "Merci Félix". "Tu dis merci à la place de Garance. Elle sait pas dire merci Garance, elle sait rien dire. Elle sait dire que non" Félix.

Samedi 06 décembre 2003 : Entrelagos, entre les lacs.
GMTFr : -4H 41° sud 73° ouest météo : couvert
Petite expédition familiale sur pistes et routes pour aller déjeuner à Entre los Lagos, littéralement, entre les lacs. Mais d’autres lacs, pas le nôtre. La piste est bonne, notre carte pas. Nous repassons par certains endroits ou nous sommes passés hier sous la pluie. Avec un peu de visibilité, c’est beaucoup plus joli. Nous n’avions pas remarqué la belle vue sur Puerto Octay et sa « baie ». Toujours ces mêmes maisons en bois au bord de la route, peintes de couleurs vives, bleu, rouge, jaune et blanc avec leurs décorations de bois découpé sur la façade. La moitié est écrit en Allemand. On peut prendre des « onces » ( ?), il y a beaucoup de salons de thé où l’on peut acheter du « Kuchen »( ?). Avec ses valons, ses maisons en bois décoré au milieu de pelouses impeccables, ses jardins bien proprets aux rhododendrons arbres, ses vues imprenables sur les lacs, la région ressemble à la Suisse, à l’Angleterre et au Gers réunis. Pas de quoi traverser le monde pour venir voir mais parfait pour se reposer après trois mois de voyage intensif. Et puis il y a de l’eau ici. Sauf au dernier niveau de notre petit hôtel.
Petits détours au bord de l’eau. Demi-tour. Fermes à saumon. Trous sur la piste. Avec l’eau qui tombe par ici, tu parles qu’il y a des trous. Pêcheurs à la mouche. Ferme Rupanco, avec ses 30.000 têtes de vaches laitières qui produisent 45 millions de litres de lait par an ! Nous reviendrons faire visiter ça aux enfants. Ca s’appelle de l’agrotourisme. Et nous voilà à Entre Los Llagos. Sa principale attraction est sa vue sur le volcan. Aujourd’hui on ne voit rien ! Pour les enfants, la première attraction est le petit carré de verdure avec fleurs des champs pour faire des bouquets. Après le très bon saumon de L’hosteria de Los Lagos, avec vue putative sur le volcan, les autre attractions sont le toboggan géant en fer, malheureusement (ou heureusement) il ne glisse par formidablement et les chanteurs des rues de l’église méthodiste. Là nous avons quitté la Suisse pour le Mexique et ses guitares…
Retour par l’autoroute, standard Europe et sa vue sur des habitations très favellas. Nous regagnons Frutillar grâce aux dernières gouttes d’essence du réservoir. Les enfants jouent bruyamment, Les filles trouvent une connexion internet à côté de l’hôtel et font des courses, Chris regarde le « classico » (Barça-Real Madrid) en direct à la télé. Comme à la maison. La soupe du soir (Carbonada), aussi. Meilleure même. Même les enfants la mangent !
La phrase du jour : "Tu viens Ju ?". "Ah oui pardon, j’avais la tête dans le ciel" Julia.

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