Journal de bord
Novembre 2003 / Puerto Ayora - Galapagos

GMTFr = heure locale au méridien de Clermont-Ferrand.
-7H => 12H (midi) à Clermont-Ferrand = 05 Heures du matin à Quito

Dimanche 02 novembre 2003 : première baignade dans le Pacifique.
GMTFr : -7H 0° sud 90° ouest météo : couvert, chaud
Départ vers 10H pour Tortuga bay, la plus belle plage de l’île. Le chemin est long (2,5 km) mais heureusement il est pavé, on peut prendre la poussette pour traverser cet immense champ de cactus géants. Arrivé au bout, il faut longer la plage pendant un bon moment pour passer de l’autre côté du cap, protégé par un banc au loin. Iguanes de mer qui se prélassent sur les rochers de lave noire. Qui se ressemblent s’assemblent. Pluviers, ces petits oiseau qui marchent à toute vitesse à la limite des vagues. Pétrels des tempêtes qui pêchent dans les vagues. Avec tout ça, à part Garance, pas besoin de porter qui que ce soit.
La plage est belle avec quelques têtes connues. Les enfants se régalent et tout le monde, à part Julia et Félix à San Diego, prend son premier bain du voyage dans le Pacifique. La croisière se rapproche. Les coups de soleil aussi, malgré le temps couvert et la crème. Le retour se passe aussi bien que l’aller et les enfants dévorent leur poisson frit au restau à 2$ le menu (ici c’est plus cher qu’à Quito, c’est touristique). Les parents vont à la fête de Cuenca, juste à côté de la grande tortue, rejoindre Lina et Gustavo pour manger un plat typique et entendre parler de Cuenca et de l’Equateur.
Bonne sieste, sauf pour Maud et Choupie. Bonne soirée calme au Red Mangrove qui a un peu changé d’ambiance car il est plein. Les Barbapapas ont un succès fou auprès des nouveaux copains de Julia et Félix, Gaetano l’Equatorien, le fils de Soledad et Lucas le Chinois-Américain, cinq ans tous les deux.
Tiens, qu’allons faire demain ? Nous verrons bien.
La phrase du jour : "Mira ! Mira !" Félix (à ses copains Equatorien et Américain).

Lundi 03 novembre 2003 : les charmes de Puerto Ayora.
GMTFr : -7H 0° sud 90° ouest météo : couvert, puis dégagé
Grâce à super-Lina le taxi boat vient nous prendre sur le ponton de l’hôtel pour nous amener en face, à la plage dite « des allemands ». Gaetano, nous accompagne. Jolie plage, mais nous essayons de pousser à travers les cactus, en suivant le chemin balisé, jusqu’aux Grietas. La chaleur, c’est fou la chaleur dès qu’on s’enfonce de cent mètres dans les terres, d’ailleurs la végétation change totalement, a raison de notre envie d’exploration. Seul Chris connaîtra ce petit trou d’eau limpide en bas d’une « gorge » de bord de mer. Plage puis piscine. Iguanes de mer partout, un gars qui nage en s’amusant avec un lion de mer, canards sauvages et héron dans la piscine. Rien de particulier. Retour au village pour un déjeuner local dont Lina vient de sortir. Elle est partout Lina. Internet, lessive, sieste, école, quai des pêcheurs. Aujourd’hui langoustes et mauvais perroquets énormes. Première approche de Chris qui part chercher de l’argent à l’hôtel et revient avec Lina. Après quelques minutes de discussion, pour deux fois le prix de trois normales (un peu moins d’un kilo), Lina obtient six normales, ce qui reste logique, mais en plus, trois gigantesques langoustes de deux à trois kilos chacune. Chris n’en a jamais vu de si grosses, deux bleues et une rouge, Lina non plus. Ils rentrent à l’hôtel avec douze à quinze kilos de langouste. Pour faire manger cinq personnes, Lina, Gustavo, Maud, Chris et Choupie, ça devrait aller. Les grosses langoustes ne sont pas les meilleures, mais c’est un vrai spectacle.
La journée avance, le soleil passe sous les nuages et les couleurs changent, tout devient chaud. Les pélicans, les jeunes surtout qui doivent avoir plus faim que les adultes ou sont peut-être moins bons pêcheurs, effectuent leurs dernières rotations de pêche. Plutôt avec succès. Leurs plongeons ne valent pas ceux des fous à pieds bleus qui s’enfoncent comme des avions de chasse, avec les ailes dans la même position que ces avions. Seuls ou en rang serrés de trois ou quatre ils effectuent des vols dont la coordination a certainement inspiré la patrouille de France. Fantastique à regarder. Les pélicans, c’est plutôt le genre bombardier léger. C’est avec le coup et leur long bec qu’ils pêchent. Ils plongent, mais ils s’écrasent sur l’eau comme des crêpes sans s’enfoncer d’un centimètre, dans un grand plouf. Seul leur gros bec plat et ventru s’enfonce au bout de leur long coup. Près des iguanes de mer noirs qui se réchauffent, une maman humaine fait prendre le dernier rayon de soleil à son bébé sur le ponton en bois d’à côté. Un iguane de mer rentre de sa journée de pâturage au large et nage vers nous. Il surveille tranquillement la crique de sa tête noire surmontée d’un petite crête qui dépasse de l’eau lisse de notre crique. Il nage avec les pattes de devant et de derrière bien détendues le long du corps en faisant onduler sa queue et finit par disparaître sur les rochers, du même noir profond que lui, en dessous du ponton. Un pélican qui n’a pas trouvé de place sur les palétuviers avec vue mer déjà bien encombrés par ses congénères, se pose sur le toit en tôle ondulé de l’hôtel dans un grand clang caractéristique. Le héron est toujours au bord du hot-tub, dont il avale une gorgée de temps en temps. Il est tellement immobile le long du gros tronc de palétuvier que même à deux mètres on ne l’aperçoit pas tout de suite. Notre ami l’iguane marin sort prudemment la tête au dessus du ponton en pierre et ciment. La situation lui paraissant suffisamment sûre, mais il n’a pas l’air vraiment stressé, il traverse lentement le ponton, escalade un mètre de passerelle verticale en pierre sans difficulté grâce à ses griffes et va se loger dans le bac à fleur vide, juste sous les baies vitrées de la terrasse. Il s’endort. Manifestement content de sa journée et de sa chambre d’hôtel. Les frégates sont un peu moins haut dans le ciel, mais ne donnent toujours pas le moindre coup d’aile. Un petit héron trouve une place près de l’eau puis disparaît un peu plus loin dans la mangrove. Les pélicans, toujours aussi peu discrets, plongent pour prendre la bonne douche du soir et aller se coucher bien propres. Les fous à pieds bleus n’y croient plus vraiment, il commence à faire un peu sombre et s’en vont. Dans la pénombre un couple d’aigrettes, plus farouches, se pose sans un bruit sur un bac puis préfèrent un rocher au bord de l’eau. Il fait nuit, l’iguane a bien calculé son coup pour rentrer se coucher. Les humains vont prendre leur repas du soir. Un lundi soir sur la terre.
Après réflexion, car ce genre de choses importantes demandent réflexion, nous décidons de manger les langoustes au barbecue chez Lina et Gustavo. Car ce genre de choses, et les langoustes c’est sérieux, même aux Galápagos, demandent calme et intimité. Maud et les enfants restent tranquillement à l’hôtel. Les grosses langoustes sont destinées au négoce de Gustavo qui s’occupe d’importation et d’exportation de produits de la mer. Les petites sont délicieuses, surtout avec la sauce ail et persil de Lina, mais Gustavo préfère des côtelettes à la sauce barbecue. Tant mieux, nous mangeons sa part. Il n’y a pas de petit profit. Les frites et les tomates aussi sont bonnes.
On pourrait rester ici un bon bout de temps non ? Puerto Ayora, nous pensions y passer une ou deux nuits en attendant la bonne croisière. Ce sera certainement un des bons moments du tour du monde en particulier grâce à Lina, Gustavo et au Red Mangrove.
La phrase du jour : "Si on met le cactus géant en Amazonie il n’aura pas besoin de faire des réserves d’eau" Julia.

IMAGES DE PUERTO AYORA
• La terrasse, la suite, le coin internet et la cuisine du Red Mangrove
• Le bruit de la mer le soir quand l’hôtel dort
• Le pélican qui passe sa nuit et dort au bout du ponton

• L’œil malicieux de Lina


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