Dimanche
1 février 2004 : Iguazu.
GMTFr : -4H 26° sud 55° ouest météo : chaud
et lourd
Matinée course contre la montre pour Choupie. Visite
d’un nouvel appart-hôtel pour le retour à Buenos
Aires, provisions de couches, achat de maillot et de bouée
pour Garance. Cela lui permet d’apercevoir Buenos Aires qui
a l’air d’une très jolie ville avec ses grandes
allées plantées d’arbres, ses immeubles européens
début de siècle (XX) mélangés aux buildings
modernes, ses grands jardins. Au centre, pas de favelas visibles,
contrairement aux abords de l’aéroport…
Le vol pour Iguazu est court. A 3h de l’après-midi nous
pouvons voir les chutes de la fenêtre de notre chambre. Les « cataractas » sont
une vraie merveille de la nature, une immense chute de plus de 100m
de haut et surtout très large (2,7 km), en arc de cercle,
au milieu d’une végétation luxuriante. Il y a
270 chutes sur le bord de cette gigantesque faille. Le nuage d’eau
monte très haut et de nombreux oiseaux volent au-dessus ainsi
que des hélicoptères qui viennent du côté brésilien.
Il y a deux camps. Les Brésiliens, super organisés,
qui disent que c’est plus beau chez eux et les Argentins qui
respectent plus le site, boycottent les hélicos qui font fuir
les animaux et disent aussi que c’est plus beau chez eux. Nous
nous contentons d’admirer ces millions de m3 d’eau qui
tombent dans un fracas assourdissant sans prendre parti. La chaleur
ambiante fait que la piscine du Sheraton est la bienvenue, même
bondée de gros touristes adipeux. Il y a même un groupe
d’esthéticiennes françaises en séminaire
de motivation. Mais où peut-on aller sur cette planète
pour avoir la paix ? (En Patagonie chilienne !). A la tombée
de la nuit, nous sommes seuls dans le jardin et une famille de couatis
(petits herbivores genre rats sans queue et hauts sur pattes) vient
près de nous. Le dîner buffet est correct mais l’hôtel,
le seul qui soit face aux chutes du côté argentin, est
bondé de touristes.
La phrase du
jour : "mais
Gilbert, pourquoi tu leur parles français, ils comprennent
que l’espagnol !". Julia.
Lundi
2 février 2004 : douche sous les chutes.
GMTFr : -4H 26° sud 55° ouest météo : très
changeant
Evelyne, très motivée, nous a booké la
balade en zodiac. Nous marchons une petite heure en passant par la
chute Bozetti, très impressionnante, que nous pouvons presque
toucher, puis montons sur le zodiac. Tout le monde, sauf nous, est
en maillot. Nous n’avons pas cru aux avertissements de l’agent
de voyage (bah ! ces touristes ils s’affolent pour quelques
gouttes). Et nous avons eu tort.
Après une pause photo en bas des chutes à distance
respectueuse, le guide met son ciré et nous tend des sacs
plastiques pour les appareils photo. Et là, incroyable mais
vrai, nous allons sous les chutes les plus grosses. Il y a tellement
d’eau qui tombe, qui rebondit, tellement de remous que nous
ne voyons plus rien. Nous sommes aveuglés et abrutis par le
bruit de toute cette eau. L’eau rentre de toute part dans le
zodiac et nous sommes complètement trempés. Dans cette
folie, Félix perd sa casquette du Canada et reste très
mécontent. Garance, que Choupie tient tellement l’eau
est forte, baisse la tête et nous regarde d’un air interrogateur, « c’est
quoi cet enfer » ? Julia est morte de rire et beugle comme
tout le reste du bateau. Comme une fois ne suffit pas, nous refaisons
la manœuvre. Quatre énormes douches en tout, sous deux
cascades de 80 m de haut. Honnêtement, c’est dément
mais dingue qu’ils puissent faire cela et qui plus est, accepter
des enfants de 6, 4 et 1 an.
Enfin nous rentrons à bon port, trempés et crevés,
Garance s’endort illico. Changement d’hôtel et
après-midi repos.
La phrase du
jour : "Ma
casquette elle a fait un sacré voyage, elle est descendue
dans les chutes" Félix à Christophe au téléphone.
Mardi
3 février 2004 : Brasil Brasil…
GMTFr : -4H 26° sud 55° ouest météo : très
beau
Départ de bon matin pour l’excursion Brésil.
Nous passons la frontière et apercevons trois pays, Argentine,
Brésil et Paraguay, là où le fleuve Iguazu rencontre
le fleuve Parana qui traverse Buenos Aires. Un peu plus loin, nous
allons visiter le parc des oiseaux.
A l’intérieur, de grandes volières dans lesquelles
nous nous promenons. Il y a des oiseaux de toutes les couleurs et
de toutes les tailles, perroquets, toucans, ibis, flamands, araris,
colibris, hérons, grues couronnées, pour tous les goûts.
Certains parlent et répètent les « maman » et
les rires des enfants. Ils sont tous splendides et très colorés.
Bien sûr, la star du parc est le toucan, on en trouve de trente
sept espèces différentes, au bec noir, orange, vert,
jaune… Tous ces volatiles ne sont absolument pas farouches
et s’approchent si près de nous que Garance a un peu
peur. Il y a aussi des papillons énormes, des serpents et
l’incontournable tarentule. Comme nous sommes au Brésil
la boutique du parc est superbe et Choupie trouve de magnifiques
magnets-oiseaux pour sa collection. Nous entrons ensuite dans le
parc national brésilien d’Iguazu.
L’organisation est au top car le Brésil est très
touristiquement au point, beaucoup mieux que l’Argentine et
incomparablement mieux que le Chili. Nous traversons le parc en bus
découvert, déjeunons face aux chutes et allons les
voir de très très près. Du côté brésilien
la vue d’ensemble du site est fantastique. La passerelle s’avance à un
niveau intermédiaire comme une presqu’île au milieu
de la tempête. Nous sommes est en plein milieu , l’eau
tombe de partout, en amont, en aval, à l’ouest et à l’est.
C’est une fois de plus une expérience très humide
et éprouvante. Nous remontons à pieds dans une chaleur étouffante
car l’ascenseur est cassé, il est toujours cassé (les
Cometti nous avaient prévenus). Le bus climatisé est
le bienvenu.
Retour à l’hôtel avec un passage obligatoire au
marché artisanal. Tout est moche sauf les pierres semi-précieuses
extraites dans la région : topazes, aigues-marines, améthystes,
citrines, opales, … de toutes les couleurs et toutes superbes.
Faux départ car la clim du mini-van explose dégageant
un gros nuage de fumée noire nauséabonde et Choupie,
Maud et les enfants doivent évacuer l’engin dare-dare,
créant l’attraction sur le parking.
Retour à l’hôtel tous épuisés. Soirée
calme. Et courte.
La phrase du jour : "Maud,
dans notre corps il y a de la bouillaque ?" Julia terminant son dîner.
"Sauf le cerveau qui fait fonctionner la machine , tu bois, il y a plus de sang
et
du coup le crâne il fonctionne de plus en plus vite" Félix.
Mercredi
4 février 2004 : las Gargantas del Diablo.
GMTFr : -4H 26° sud 55° ouest météo : très
beau
Comme nous n’avions pas pu terminer l’excursion
de lundi, nous repartons aux chutes côté argentin pour
prendre une passerelle surplombant les Gorges du Diable. Ce sont
les plus impressionnantes. Le dénivelé est d’au
moins 100 mètres. Au bout de la passerelle nous nous retrouvons
dans un nuage de vapeur d’eau, au milieu d’un fracas
assourdissant. C’est effrayant d’être sur une passerelle
en fer au dessus de cet enfer. Il y a tellement d’eau partout
et c’est tellement profond qu’il est impossible de voir
le bas, tout n’est que blancheur. Rien ni personne ne pourrait
survivre à ces chutes et pourtant des petits oiseaux foncent
dans la cascade. C’est une race particulière qui n’existe
qu’à Iguazu et aux chutes Victoria du Zimbabwe. Leur
sonar très puissant leur permet de ne pas être fracassé par
l’eau et les hélicoptères qui perturbent ce sonar
n’ont plus le droit de voler trop bas.
Pour repartir à l’entrée du parc national d’Iguazu
nous prenons un gros bateau pneumatique et faisons la « promenade écologique ».
Comme nous descendons la rivière à quelques dizaines
de mètres en amont des chutes, il règne une tension
certaine dans l’embarcation sans moteur, manœuvrée
par des rames. Avant de partir, Gilbert, pas rassuré, se renseigne. « Il
n’y a pas de moteur et comment font-ils si nous sommes emportés
par le courant ? » Comme tout le monde pose la même question,
le « skipper » rigole et nous explique patiemment qu’il
vaut mieux bien connaître la rivière que d’avoir
un moteur. Bon, le bateau part et au bout de trois minutes apparaît
un crocodile. Au bout de cinq les chutes, surtout le nuage d’eau
qui en remonte, sont bien en vue. Il y a du vent, le courant est
fort, grosse tension sur le bateau. Le rameur a l’air calme
et nous fait un petit exposé sur la faune de l’endroit,
sorte d’immense étendue d’eau surplombant les
chutes, parsemée de rochers et d’îlots de végétation,
d’une telle largeur que l’autre rive n’est pas
visible. Il y a deux courants, un qui longe la rive, l’autre
qui va vers les chutes. Quand le bateau se laisse enfin porter par
le premier, tout le monde respire. Nous sommes alors plus attentifs
aux oiseaux, aux lianes, aux fleurs,… et arrivons à bon
port.
Une dernière petite étape en camion dans la jungle
et la civilisation est retrouvée, avec son immanquable restau à touristes
planté là. Après-midi repos avec junior club
pour les enfants (décidément cet hôtel est top),
spa pour les filles, sieste pour Gilbert.
La phrase du
jour : "Moi
je n’aime pas les hommes avec des boucles d’oreille,
c’est moche" Julia. "Oui, avec un torchon à l’envers
autour du coup et une fausse jambe cassée en bois, c’est
un pirate." Félix. "Moi je ne me marierai pas
avec un pirate." Julia.
LES
PHOTOS / POUR GAGNER DU TEMPS /
PHRASES DU JOUR ARGENTINE