Journal de bord
AUSTRALIE
KIMBERLEY (DERNIERE FRONTIERE)
Mai 2004

Entrée de la cathédrale Samedi 08 mai 2004 : superbes Bungle Bungles.
GMTFr : +6H00 17° sud 129° est météo : nuageux
Départ en fanfare après une excellente nuit sous la tente. Maud et Garance restent au camp. Direction la gorge du jour. Le bout de piste qui mène au pied des dômes rouges est très beau. Vers 9h00 du matin, le soleil est déjà haut mais les tons oranges restent chauds. Mimosas en fleur, termitières, dômes stratifiés en couches noires et rouges, l’endroit est très beau et pour une fois à taille humaine. Nous empruntons le lit d’une rivière asséchée, puis nous nous enfonçons dans la gorge. Petite marche très agréable, au frais, en évitant les trous rond creusés par l’eau dans la roche, pour atteindre l’extrémité de la gorge qui finit en amphithéâtre avec plage de sable blanc autour d’un marre. Ca résonne et c’est majestueux comme dans une cathédrale, ça s’appelle Cathedral Gorge, mais c’est plus serein, personne de cloué ou de martyrisé nulle part. Sur le chemin du retour, nous faisons un petit détour par le lit de rivière, en pierre avec trous et sable fin pour notre collection. Très bon moment, couleurs magnifiques, à peine quelques personnes croisées. Pour fêter ce bon moment, nous faisons un peu de 4X4, au crabot, dans le lit de la rivière qui longe notre camp. Les performances du Nissan sont étonnantes, les enfants adorent l’aventure.

La matinée n’est pas finie, Maud et Chris partent faire un tour en hélicoptère, seul moyen ici d’avoir une vue globale et rapprochée du massif des Bungle Bungles, jungle de dômes massifs en pains de sucre érodés. Tim nous embarque après nous avoir pris lunettes, clés de voiture, casquette, sac à dos, tout ce qui peut s’envoler, car note hélicoptère n’a pas de portes. Nous avons juste droit aux appareils photo, mais même les caches des objectifs attachés aux appareils sont laissés dans le carton de la case tour de contrôle. Ca met tout de suite dans l’ambiance. Maud monte devant, Chris seul derrière. La ceinture de sécurité attachée, la même que celle qu’on a dans la voiture, c’est la seule chose qui nous retient à l’intérieur. Départ en avant toute à quelques mètres su sol. Un vent pas possible, dès qu’on met la main dehors, elle part violemment en arrière, la tête, on n’essaye pas vraiment de la pencher à l’extérieur. Le spectacle commence. Massif rouge, dômes vus de haut qui ressemblent à des rizières, gorges verticales et encaissées, palmiers qui poussent à flanc de parois, bancs de sables aperçus ça et là au fond, virage sur le rotor du côté du vide, descente entre deux parois rocheuses, nous voilà entourés de falaises, heureusement il y a une ouverture devant, terre aborigène de l’autre côté du massif, nouveaux dômes aux formes souples et douces, vue du massif dans son ensemble sous de nouveaux angles, nous longeons une paroi au dessous du niveau des crêtes, ça donne l’impression d’être sous la mer, petite ligne droite, c’est fini. Incroyable. Même pas eu le temps de nous rendre compte de ce qui c’est passé. Très beau et surtout, un rythme et une densité à l’opposé du survol du North Kimberley. Pas eu le temps de descendre de l’hélico et déjà un des grands moments du tdm, mieux que le survol d’Uluru, c’est sûr, et dans l’ambiance famille du parc, pas encore sur tous les itinéraires des tours et en début de saison. Super.

Petit temps mort au camp, écrasés de chaleur, tentes impraticables au soleil. Nous en profitons pour déjeuner. Garance, qui n’a pas trouvé d’endroit où dormir dans cette chaleur, finit par s’effondrer dans le hamac bercée par Maud. C’est le moment de partir à Edchina Gorge. Pauvre Garance, quelle vie ! Les distances sont courtes dans le parc, mais les temps de déplacement sont longs, quand on ne dépasse pas les 50 km/h réglementaires et prudentiels. Il fait encore bien chaud en arrivant, mais il paraît qu’il y a de l’ombre au fond. Nous entrons dans la gorge par le lit d’une rivière, c’est le grand classique ici. Les parois font plus de cent mètres de haut et la largeur passe de 100 à 50 mètres, de 50 à 20, de 20 à 5 puis à 2 mètres. Mais la hauteur des murailles ne diminue pas. On ne voit plus toujours le jour en haut de la gorge. La lumière prend une étonnante teinte grise de film fantastique, galets gris au sol, parois noires, tâches oranges vers le sommet. Nous arrivons au fond, dans une salle un peu plus large. Mais Julia découvre un passage secret et nous voilà repartis à l’aventure. On se croirait à Pétra, mais sans le temple au fond, il y a là dedans un petit côté aventuriers de l’arche perdue. Escalade de gros blocs, passage sous un rocher tombé d’en haut mais qui, plus large que le passage, est resté coincé à deux mètres du sol, nous atteignons une échelle réductrice d’aventure, mais qui indique que nous sommes sur le bon chemin, et nous arrivons au vrai bout de la gorge. Toute la troupe est ravie. Il n’a pas été question de porter Julia ou Félix, qui se sont régalés pendant les deux marches du jour. Garance elle, marche sur les épaules de son papa et dans les bras de sa maman ou de Maud.

Sur le chemin de retour vers notre camp, nous faisons une tentative point de vue, pour admirer le soleil se coucher vers cinq heures, mais, avec les nuages, le spectacle n’est pas sur les Bungle Bungles mais côté nuages. Nous continuons avec un dernier arrêt dingo et aigle noirs et un tout dernier pour un rayon de soleil qui a traversé les nuages et éclaire les Bungles en rouge sombre. Superbe. L’Australie montre toujours la même veine rouge, mais toujours renouvelée. C’est beau, c’est grand, c’est nouveau, on sait qu’on est en Australie. Comme on reconnaît à la première note le son Rolling Stones, une fois qu’on est venu ici, on reconnaîtra toujours le ton Australie.

La cuisine d’Anna et Greg est très bonne, ils connaissent très bien l’Australie, ont visité pas mal de pays et sont fanatiques de pêche. Une grande journée, une excellente soirée.

La phrase du jour  : « On a été très gentils. Ca a été très long et malgré ça on a été très gentils. » Félix.

Au fond du Mini Palm GorgeDimanche 09 mai 2004 : fin des Bungle Bungles.
GMTFr : +6H00 16° sud 129° est météo : grand bleu
Nous « finissons » les superbes Bungle Bungles par Mini Palm Gorge, au revoir Anna et Greg vraiment très sympas, grands échassiers à tête rouge en chemin. Il paraît que la gorge est à l’ombre, mais nous commençons par une difficile et très ensoleillée nouvelle remontée de cours de rivière asséchée. C’est un peu long, mais nous arrivons à la partie escalade qui ravit toujours J et F. Nous ne voyons pas de mini-palmiers, mais des très grands et arrivons, au bout de notre effort, sur une plate-forme avec vue sur une immense caverne à ciel ouvert aux parois de près de deux cents mètres de haut. Très impressionnant, on pourrait faire un concert de plusieurs milliers de personnes à l’intérieur, dans la lumière grise. Bon pour la photo du dimanche, merci Maud. La gorge d’à côté, Frog Hole, est fermée pour cause de chute de pierre éventuelle, une enquête est en cours. Ce sera pour notre prochain passage aux Bungle Bungles.

La sortie du parc, par les 53 km de piste défoncée, n’est pas plus rapide au retour qu’à l’aller et l’attrait de l’inconnu disparu, moins excitante. Pas très loin de Kununura, Choupie au volant vit un des grands stress de sa vie automobile, réfléchit 15 kilomètres et finit par dépasser son premier road train, quatre remorques, 54 mètres de long. Ni un ouragan, ni un orang-outan, n’auraient réussi à la décrocher de son volant.

La phrase du jour  : « c’est quand qu’on voit les prochains animaux ? » Félix.

A FAIRE AU PURNULULU PARC (BUNGLE-BUNGLES)

Toutes les marches et toutes les gorges.

Ne pas manquer l’hélicoptère.

Ne pas céder à la tentation du scenic-flight depuis Kununura, c’est dommage.

Il faudra faire l’effort !

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