Journal de bord
Septembre 2003

GMTFr = heure locale au méridien de Clermont-Ferrand.
-8H => 12H (midi) à Clermont-Ferrand = 04 Heures du matin à Calgary

POSITION GEOGRAPHIQUE = à l’endroit où nous avons dormi le soir, sans les minutes.

CALGARY
Mercredi 17 septembre 2003 : le départ, enfin !

GMTFr : -8H 51° nord / 114° ouest Météo : beau-frais neige au sol (zoo)
Lever à six heures du matin pour essayer de relancer le PC qui était planté grave hier soir, juste au bon moment, avec les fichiers d’adresses à jour après une semaine de boulot etc. Et il démarre. Copie des fichiers, sauvegarde à l’arrache, mails de la dernière chance… le délire. Tous les bagages sont prêts bien sûr. Départ en fanfare car les taxis arrivent avec 10 minutes d’avance. Comme si on pouvait avoir de l’avance ! Branle-bas de combat. Et puis ça commence vraiment. Nous sommes dans les taxis, nous allons prendre l’avion, mais pour une fois que des allers simples, tous dans le même sens. Le tas de billets est gros comme un dictionnaire, on en a fait deux volumes, avant et après Tahiti. Le tax Libanais est ravi pour nous et nous félicite pour notre courage. On comprendra certainement pourquoi un plus tard… Embarquement du matos : Chris et Choupie, un sac à roulettes grand chacun (pas plein, exprès en prévision des achats…), Julia+Félix+Garance, deux sacs à roulettes moyens en tout plus le lit bébé, commun, un sac à roulettes moyen de matos avec médicaments (4kg !), surplus informatique… Maud un sac à roulette moyen. Moins que quand on part quinze jours dans la famille où il y a déjà tout ce qu’il faut et deux fois moins que quand on rentre des outlets centers Américains où nous avaient amenés les Lacombe (là nous avions acheté 4 sacs gros de plus pour le retour !). Tout cela pèse quand même ses 120 kilos. Si on les soulève 100 fois durant le voyage, un minimum, ça fera 12 tonnes.
Petit vol d’entraînement pour Londres. Si vous aimez la distribution et le suçage de chaland, allez voir le terminal 3 de Heathrow. Irrésistible. D’ailleurs nous ne résistons pas. Ils sont c… ces Anglais, mais pas pour tout. En plus, ils vont peut-être gagner la coupe du monde de Rugby. Non on rigole…
Et nous embarquons sur Air Canada pour Calgary, ville qui serait restée inconnue sans les JO d’hiver de 1988. Le vrai vol. Garance fait peur à nos voisins pendant la première demi-heure et ensuite tous les enfants très calmes pendant 9 heures. Merci le Vaio et Bastien pour les dessins animés. Un grand moment, Poupounette qui se jète sur Félix pour un énorme câlin, puis qui embarque Choupie pour un câlin à trois, puis à quatre avec Chris puis à cinq avec Julia. Nous voilà tous les cinq en train de grogner en nous faisant des bisous à droite à gauche, tout le monde éclatant de rire. Les hôtesses discutent ferme de notre tour du monde, c’est incroyable le succès que ça peut avoir et les sympathies que ça attire, surtout avec l’armada des enfants. Un tour du monde, ça fait rêver, même des filles qui ne font que voyager. Survol du Groenland et de nos premiers glaciers qui se jètent dans la mer, gigantesques langues blanches déchiquetées s’arrêtant au bord de la mer bleue ; immenses « bancs de sable flottants » de glace de formes libres (pour ceux qui aiment les meubles des années 50) ; montagnes noires, lacs bleus, verts, marrons, gris. Pourquoi aller jusqu’en Patagonie ? Ils devraient nous déposer ici.
Arrivée à Calgary à 15 heures, heure locale. Il fait 0°C et la neige recouvre toutes les collines alentours. Tout de suite une ambiance très Canada, surtout avec les Stetson, les feuilles d’érable et les gilets rouges de tout personnel d’information à l’aéroport. Il paraît que demain il fera 22°C, ça rassure Choupie. Dîner room service au Hilton de Calgary, magnifique vue sur le musée de l’aéronautique dont la renommée a du mal à dépasser le parking de l’hôtel. Tout le monde s’écroule à 20H, soit 7 heures (en fait 6 heures on s’était trompés) du matin pour Bruxelles. On se lèvera tôt demain.
Ca part fort et juste comme on imaginait. Le bonheur.
la phrase du jour : « Pas vrai papa que le 4X4 qui a rien derrière c’est le 4X4 militaire qui faisait la guerre à l’époque » Félix (devant les pic-up canadiens géants).
La phrase du jour : "Pas vrai papa que le 4X4 qui a rien derrière c’est le 4X4 militaire qui faisait la guerre à l’époque" Félix (devant les pic-up canadiens géants).

Jeudi 18 septembre 2003 : Calgary et le camping car.
GMTFr : -8H 51° nord / 114° ouest Météo : beau temps frais
Lever quatre heures pour certains, dont Garance. Thé ou bibi, c’est selon et deuxième tranche de sommeil jusqu’à des heures plus raisonnables. Magic Choupie a même pensé à amener du bon thé d’Europe. Les « filles », Maud et Julia, se lèvent tard, vers 8 heures. Premier contact avec les petit dej locaux. C’est l’Amérique ici. Préparation de la journée et des sacs visite de Calgary. On a beaucoup dénigré Calgary, à tort, même par 6°C mi-septembre. Il y a le Zoo avec la faune locale que nous allons essayer de voir d’ici quelques jours dans les parcs. Les enfants sont ravis de faire des batailles de boules de neige. Mouflons géant (c’est l’Amérique ici, tout est plus grand), grands ducs, aigles, caribous, bisons vus de très près au « feeding », loups, grizzlis, ours bruns ou noirs, couguars. Nous pourrions même aller voir la faune africaine si nous voulions. Mais nous ne voulons pas. Glenbow museum, sur l’histoire du pays et de ses « first people » (c’est à dire les indiens) et les pionniers avec superbes photos des Inuits en prime. Calgary Tower, l’Empire State Building local, sorte de château d’eau de 600 pieds (191 mètres) de haut, avec vue sur les chaînes de montagnes où nous serons dans deux ou trois jours. Il y a de la neige partout ! Après les chawarmas on est à la bourre pour le camping car.
CanaDream n’est pas la meilleure compagnie de location du territoire, mais c’est la nôtre. Camping car, en Anglais, ils disent R.V. pour Recreational Vehicule. Le notre fait 27 pieds (8 mètres). C’est déjà pas mal, mais pas suffisant pour caser le lit pliant de poupounette… On se débrouillera. Pas tout jeune le tacot. 155.000 km au compteur, on pourra détruire le cœur plus léger. Tour du propriétaire, comment faire fonctionner le réchaud, comment vidanger les chiottes, tout ça… Et départ, le nouveau Vrai départ. Jusqu’à la station essence en face. 120 litres et encore il restait un quart de réservoir. Mais nous sommes les heureux conducteurs d’un V8 de 6,8 litres de cylindrée et 455 chevaux (à vérifier quand même !). A l’Américaine. Hypermarché, toujours en face. Bonbons (30 mètres de vrac sur 2 gondoles et 3 niveaux = 180 mètres linéaires de bonbons), sauces, pommes luisantes, paquets de chips de 10 litres, seaux de ice cream de 15 litres 100% sucre avec des nuages marrons à l’intérieur, cafés parfumés à tout ce que l’on peut imaginer mais pas du « normal », crabes et homards vivants. Rien à manger. Il faut repartir du début et regarder mieux. A la caisse, gag du non pas l’Amex, non pas la Visa non plus, dommage pas assez de cash, que la Mastercard Monsieur. Impeccable, elle est dans le camping car, au bout du parking, dans la parka avec le téléphone. Ne bougez pas je reviens. Car on ne gare pas un camping car devant la porte de l’hypermarché facilement, surtout quand on l’a en main depuis une heure et trois kilomètres. Et voilà, pour ceux qui font du bateau, facile à imaginer. Méga-cool la nana derrière qui attend depuis dix minutes, temps de l’aller-retour, en souriant. « Toujours la Mastercard », dit-elle, toutes les autres uniquement en cas d’urgence. Mais justement, c’était un cas d’urgence. Personne ne s’est énervé. C’est bien, le Canada.
Et le nouveau vrai départ, le vrai, la libération, camion plein, sacs en vrac, soleil couchant dans le dos, au milieu des immenses champs de blé moissonnés et des fameux bœufs de l’Alberta. Un virage tous les 15 kilomètres, pour ne pas s’endormir, autrement je ne vois pas pourquoi des virages, c’est tout plat et il n’y a pas de maisons. Les enfants, eux, dorment. Arrivée à Druhmeller, patrie des dinosaures, la nuit tombée. Petite galère pour trouver notre premier camping, mais on trouve. Lapins de toutes les couleurs, personne, une table de pic-nique en bois nous attend pour demain. Pour l’instant coucher les enfants, manger ou ne pas manger et surtout dormir. C’est pas reposant le tour du monde, surtout le premier jour.
La phrase du jour : "Tu as vu, toute une colonie de taxi de New York" Félix.


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