
Journal de bord
ILE DE PAQUES
Février
2004
GMTFr
= heure locale au méridien de Clermont-Ferrand.
-4H => 12H (midi) à Clermont-Ferrand = 08 Heures du matin à Santiago
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Dimanche
15 février 2004 : transferts.
GMTFr : -6H météo : soleil à Buenos Aires
? à Rapa Nui
Montagne de bagages et familles nombreuses sur le pas de
la porte des Comet’s pour la photo du dimanche-départ.
Les taxis de Buenos Aires roulent tous au gaz. Ca pollue moins, ça
ne coûte rien, que des avantages. Sauf quand on a une dizaine
de gros sacs à caser, sans compter sacs à dos et malles
cabines sérieux quand les trois quarts du coffre sont occupés
par le réservoir de gaz. Mais ici, c’est la débrouille à l’italienne.
Impossible n’est pas Argentin, surtout quand il est question
d’automobile. Les deux taxis sont pleins jusqu’au plafond,
mais tout rentre. Visite du périphérique et des quartiers
moyens par beau temps.
Le scoop, c’est qu’il n’y a pas de problème
avec les billets, l’avion ou les bagages. Nous prenons la précaution
de n’embarquer les bagages que pour la première étape
internationale, Santiago du Chili, pour qu’ils ne restent pas à la
douane comme la dernière fois où nous sommes passés
par là. L’hôtesse est très étonnée
de notre demande. Elle n’a jamais entendu parler de problèmes
de transferts des bagages à Santiago (elle ne doit pas parler
espagnol ni anglais alors ?), c’est tellement plus pratique
de tout enregistrer jusqu’à l’île de Pâques.
Non merci. Pour la taxe d’aéroport, qui se paye à part à un
guichet spécial, ils n’acceptent que la Master-Card.
Nous en avons une. Blindés. Ils vont avoir de plus en plus
de mal à nous planter !
Santiago, c’est tout près. Deux heures et demi de vol.
Il suffit de monter, voler au dessus de la pampa, enjamber les Andes
enneigées toujours superbes, c’est la quatrième
fois pour Chris en peu de temps, descendre vers la plaine nord-sud
coincées entre Grandes et Petites Andes. Aucun problème.
Nous retrouvons nos bagages. Nous enregistrons de nouveau. Le vol
est à l’heure, il ne nous manque rien… sauf la
polaire de Chris qui est restée au rang 25 du vol précédent.
Comme nous sommes au Chili, 100% réglo, la polaire est restituée
rapidement après un coup de téléphone dans l’avion,
contre déclaration, nom, signature, comme au bon vieux temps
de l’ordre et de la discipline militaire.
Pour l’île de Pâques, le vol est plus long. 5h30.
L’heure change. Deux heures de moins à la montre, deux
heures de décalage horaire de plus rapport à l’Europe.
Le dîner aussi dégeu que le déjeuner. En fait
c’est exactement le même. Merci Lan Chile et son monopole
sur la ligne. Nous atterrissons sur l’île. Avec une demi-heure
de retard mais tous les bagages sont là. A peine dehors, nous
avons notre collier de fleurs autour du coup. Julia et Félix
trouvent ça formidable et tous les grands apprécient
l’attention de début de nuit.
Notre hôtel est à la sortie de l’aéroport.
La case tropicale typique. Nous sommes un peu déçus
mais après notre périple du jour, tout le monde va
bien dormir. Le lit des parents, 180 de large, est un formidable
trampoline pour ceux qui pèsent moins de 25 kilos. Quand on
pèse plus, c’est un water-bed percé. C’est
aussi des journées comme ça voyager. Et on les apprécie
quand même.
La phrase du
jour : "Ca
c’est chouette, un collier à la sortie de l’aéroport.
Je savais pas que ça se faisait !" Félix.
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Lundi
16 février 2004 : premier contact.
GMTFr : -6H météo : soleil, pluie, coucher de soleil
Nous changeons d’hôtel. Si nous pouvons. Il
y a encore une dizaine d’années il n’y avait que
des pensions de familles sur l’île et pratiquement pas
de touristes. Aujourd’hui, l’île vit au rythme
effréné de deux vols de 200 personnes par semaine renforcé par
deux autres vols qui continuent leur route vers Tahiti. 20.000 touristes
par an qui restent trois jours ou une semaine, selon qu’ils
repartent avec le premier vol ou le suivant. Nous sommes au Manutara,
pas mal mais pas notre rêve. Il nous reste trois chances. Le
iorana (« bonjour » en Pascuan) avec superbe vue sur
la falaise et le coucher de soleil depuis le comedor et la piscine,
mais chambres pas géniales et pas de place pour tout le séjour.
Nous shuntons le Hanga Roa, sur impression générale,
il n’aura pas eu sa chance. Nous grillons notre dernière
cartouche avec le Taha Tai. Bingo. Sympa, standard international,
vue sur mer et c’est Marcelo qui nous guide. Et depuis Atacama,
Marcelo, c’est le nom magique au Chili. Nouveau transfert.
Après un déjeuner fastidieux « en ville »,
petit tour de l’île. Sous la pluie. Nous avons beau suivre
l’unique route et la carte avec tous les moai (statues de l’île
de Pâques) référencés, rien. Pas une statue à l’horizon.
C’est l’arnaque du siècle ou quoi ? Le paysage,
morceaux de lave noire qui surgissent partout, herbes jaunes qui
luisent, est superbe mais, à part quelques grosses pierres
polies et érodées allongées par terre, pas l’ombre
d’une sculpture. Nous rigolons sous la pluie, dans notre mini
4X4 Suzuki rouge. Une piste traversière est sensée
nous amener vers un site majeur. Nous voyons nos premiers moais debout, à flanc
de montagne. Très impressionnant, surtout le déluge
de pluie tropicale. Nous reviendrons. Nous continuons et croisons
quelques beaux sites. Un, en restauration sous une bâche bleue,
un autre au bout de l’île au bord d’une plage.
Attention, car dans ce genre d’endroit, si on ne fait pas attention,
on fait le tour de l’île sans s’en rendre compte
et après, plus rien à fout’. Retour en laissant
soigneusement de côté le nord, pour un autre jour. Il
va falloir tenir une semaine ici…
Totalement improbable dîner sushi. Excellent. Là aussi,
nous aurons le temps de revenir.
La phrase du
jour : "Moi
non plus j’aime pas ce look. Je préfère les garçons
qui font garçon." Julia devant deux Pascuans avec plumes
plantées dans le chignon.
PERDUE EN MER
Aucune
autre île sortie de l’eau pour constituer
un archipel, aucun rocher pour tenter de prolonger la petite
terre, à trois mille cinq cents kilomètres
de Tahiti, à quatre mille des côtes du Chili,
seule terre sur sa propre plaque tectonique, c’est
l’île de Pâques. Loin. Nature. En Mer.
La roche en fusion qui s’est déchiquetée
au contact de la mer, les boulets de lave retombés
du ciel soudés dans le sol, un peu de terre arrivée
là qui a du mal à s’accrocher, tout
est noir. Le rivage, le sol, les roches, les volcans, les
moais.
Un tout petit coin, très très tranquille, où on
ne ferme pas la porte de sa voiture « en ville » et
laisse ses affaires sur la plage sans crainte en allant se
baigner, où les taxis ne connaissent pas les trois
restaurants ouverts depuis moins de deux ans, un petit chez
soi à l’écart, à l’abri.
Un sentiment de loin, de rare sans être étrange,
de terre en mer avec ses pêcheurs éleveurs de
chevaux, de Polynésie chilienne, de derniers maoris
avant l’Amérique.
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PHRASES DU JOUR ILE DE PAQUES
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