Jeudi
04 mars 2004 : Bora.
GMTFr : -11H 18° sud 150° ouest météo : soleil
Transfert de Huanine vers Bora Bora. Du mini-bus qui nous
amène à l’aéroport, nous regardons ce
que nous aurions pu voir de la voiture ou de la pirogue un jour de
tour, par beau temps. Avion. Pour les enfants ça ne fait plus
de différence avec le bus. Bora la perle de Polynésie.
Celle des magazines, des pubs, du show-business. L’aéroport
est connecté avec le lagon vert. D’un côté la
piste, de l’autre le quai des bateaux. Exceptionnellement,
pour conserver notre incognito, nous ne sommes pas venus en jet privé.
Notre yacht de 88 mètres, le Jacaranda, est au large avec
le bloc de chirurgie au cas où, mais il a pour mission de
rester en dehors des eaux territoriales. C’est Rodolphe qui
vient nous chercher en hors-bord. Traversée du lagon, passage
devant des hôtels à pilotis béton et arrivée
sur le motu par un grand ponton. Nous avons dans l’idée
que Bora risque de nous laisser sur notre faim. Traversée à pied
du motu et arrivée sur le platier extérieur. C’est
là.
Chez Rodolphe, le Relais Mati. Face aux alizés, le long de
la vague qui se casse sur le corail. Construction 100% bois, grande
pièce à vivre, avec cuisine américaine qui donne
aussi sur la terrasse couverte et sa grande table rectangulaire,
hamacs à poste, vue sur le large. Loin, très loin des
pilotis torrides et étouffants du lagon. Patio intérieur
sur lequel donnent toutes les chambres avec coin bureau en cocotier
massif, peinture blanche et bleu marine. Merci les copains de Tahiti
pour l’adresse. Ca va nous changer, ou nous sauver, Bora.
Pour fêter ça, Rodolphe amène la compagnie faire
un petit coup de masque au coin du lagon. Nous ne voyons pas la murène
gigantesque à force de feeding, mais quelques jolis poissons.
Sous le bateau, un petit pointes noires rase le fond . Si les Japono-Américains
lune de mièleurs savaient ça ! Au passage, des hôtels à pilotis
béton. Encore ?
Grâce à Rodolphe, tout le monde est content. Bonne nuit
de sommeil dans la brise fraîche des alizés.
La
phrase du jour : « Tu sais quoi ? Et ben moi j’ai dormi
sans mes lapins cette nuit… Aujourd’hui j’ai dormi
SANS mes lapins. Annie tu sais quoi ? J’ai dormi sans mes lapins.» Félix.
Vendredi
05 mars 2004 : Bora ?
GMTFr : -11H 18° sud 150° ouest météo : soleil
Le tour de l’île en hors-bord c’est moins
Grec que sur terre. Pourtant c’était et c’est
un peuple de marins ? « Bora. » L’île des
stars américaines du show-biz qui arrivent incognito… des
Japonais en mal de sensations lune de mielleuses sur pilotis armés … des
Français qui ont « fait » Bora en rentrant à Paris.
On pourrait s’arrêter là. Et repartir direct.
Heureusement, il y a le beau lagon vert, partout, où l’on
a pied presque partout. Un arrêt sur le spot des raies Manta
mais elle sont absentes. On a presque envie de dire tant mieux. Un
reste de vie sauvage. Arrêt suivant dans le blanc d’un
banc de sable, entouré de toutes les nuances du vert amande
au bleu foncé de l’eau profonde. On distingue les coups
de pinceaux larges d’un mètre pour chaque changement
de ton. Baignade de femmes. Arrêt à Vaitape, le village
sans intérêt de Bora, quelques maisons, autant de boutiques à touristes
dont trois banques, fermées pour cause de débarquement
de l’évangile, jour férié local. Il y
a un grand avenir à la régionalisation, qui trouvera
un écho très favorable dans l’accumulation des
jours fériés internationaux, nationaux, locaux et communaux… Snack à midi,
passons. Les prix et la qualité de Saint Raphaël un 15
août. Jardin de corail sur la digestion. Le dernier El Nino
et les consécutifs 38°C du lagon ont eu raison du corail
mais on y trouve de beaux poissons de coraux quand même, trois
raies, des petits mérous, beaucoup de balistes Picasso. Circumnavigation
accomplie sans même s’en apercevoir, en passant de nouveaux
pilotis béton, en attendant ceux immenses en construction.
Une certaine fausse idée du luxe, pas la moindre de la mer
ou du lagon.
Heureusement il y a Rodolphe et Frédérique, leur gentillesse,
leur maison pilote d’un time-sharing qui s’est transformé en
un procès sans fin, petit îlot d’irréductibles
Gaulois, entre lagon et large, face aux alizés et au lever
de lune. Leur cuisine très pacifique, meilleure que dans les
restaurants chics de San Diego, les histoires de pêche et de
Polynésie nombreuses.
Comme quoi on peut on peut faire sa réputation mondiale sur
des clichés de pilotis inventés par des Japonais pour
d’autres Japonais. Vous croyiez que les pilotis dans le lagon étaient
une version luxe de l’habitat traditionnel polynésien
? Raté. C’est une astuce pou éviter les problèmes
de location du sol (détenu en indivision par des familles
polynésiennes) tout en payant une bouchée de pain des
concessions maritimes !! C’est fort le marketing non ? Heureusement
il reste le lagon, vraiment somptueux. Tout est une question d’angle
de prise de vue. Mais dès la tête hors de l’eau, éviter
l’homme devient difficile à Bora. Une croix dans la
case Bora. Dommage.
La phrase du
jour : « Tu es un peu grassouille mais c’est bien pour
les câlins.» Julia à Annie.
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