Journal de bord
POLYNESIE
MAUPITI – ILES DE LA SOCIETE
Mars 2004

GMTFr = heure locale au méridien de Clermont-Ferrand.
-11H => 12H (midi) à Clermont-Ferrand = 01 Heures du matin à Tahiti

Samedi 06 mars 2004 : enfin seuls.
GMTFr : -11H 18° sud 150° ouest météo : soleil et grains
Le rythme de déplacement augmente, l’approfondissement local diminue. Nous arrêtons un temps d’être des voyageurs pour redevenir de simples touristes, en colonie nombreuse. Le charme en plus d’être ensemble en famille. Les lieux comptent aussi. Nous avons quitté le grand sud austral majestueux puis la belle cité de Buenos Aires, pour nous c’est les vacances ici. Le retour à une agitation de surface abandonnée depuis des mois pour une approche par capillarité.
Depuis Bora Bora, petit aller avec retour pour une fois, vers Maupiti. A une heure et demi de promène couillon, on pourrait considérer Maupiti comme une extension de Bora Bora, si les deux îles avaient autre chose en commun que la navette jaune qui les relie trois fois par semaine. Le bateau n’a rien d’un poète, taillé pour aller vite dans la houle hirsute pas vraiment pacifique mais pas méchante non plus ici. Les enfants dorment, Chris regarde la mer, Félix rêve, les moins amarinés ont choisi un endroit agité et à l’intérieur, commencent par lutter contre le mal de mer et finissent par s’endormir.
Il faut venir à Maupiti avec la navette jaune pour arriver en milieu de matinée dans la passe. Récifs, superbe lagon, désert (information à noter après celui de Bora), promontoire qui domine le quai. Un air de Polynésie d’il y a cinquante ans. Pour trouver des vélos, il suffit de répondre à Monique et de monter dans la benne du pick-up de sa copine. Comme Monique habite près de la plage ça arrange tout le monde. Choupie part « aux commissions » pour le pic-nique avec sa nouvelle amie, pendant que le reste de la troupe part se faire cagnarder sur le sable. Les petits grains de passage abaissent le température de l’air mais pas les 34°C du lagon, avec courants chauds. Les courses en scooter en tenant Monique par les bourrelets, c’est fun, surtout la conversation. Premier stop dans un mini magasin pour trouver pain, fromage plastique directement importé de France. Les fruits ? Ici les jardins en regorgent mais ils ont trop la flemme de les vendre. Des ananas ? « et t’es folle, on est à Maupiti ici, y a rien » Monique. Du jambon ? « bah prends du paté, il est pas cher » Monique ventant le paté de foi local qu’on hésiterait à donner à tout être en bonne santé. Des nems ? « viens, on va au snack, c’est cher mais j’ai deux mots à lui dire » ; et Monique qui engueule le pauvre serveur du snack car elle doit payer l’ardoise de son mari « qui est venu se saouler avec des copains, à mes frais ! » Monique…
Quelques heures sur la plage, c’est une bénédiction pour les femmes, une malédiction pour les hommes. A quatre contre un, c’est une bénédiction, face au motu d’en face sur lequel nous irons au prochain voyage. Les poissons se souviennent du gruyère Cœur de Meule en plastic, de la boite de pâté néo-zélandais « piquant », du pain caoutchouc. Seuls les nems trouvent preneur chez les mammifères. Tout le monde prend un imparable coup de soleil implacable. Un vrai temps à ne pas mettre un Méditerranéen dehors. Le cocotier horizontal avec palmes au dessus de l’eau et vue arrière sur le lagon dégradé de verts et bleus a été placé là par le syndicat d’initiative, mais comme nous ne sommes pas aux Etats-Unis, les photos ne sont pas payantes. Tour de l’île à vélo, compulsif quand on sait qu’il fait au total 9 km et que le 4X4 de l’amie de Monique nous a fait passer le seul col à la ronde. Soleil de plomb. Julia et Félix sur les sièges enfant, Garance dans le panier à provision, chapeau sur la tête, serviette éponge sous les fesses et derrière le dos, short mouillé sur les jambes et les bras, les yeux dans le vague malgré la sieste sur le bateau ce matin. A l’unique fontaine d’eau douce de l’île, concours de tee-shirt mouillés. Nous atteignons l’unique quai de cette petite île unique. Il est presque l’heure d’embarquer pour le retour. Une vuelta de plus à notre compteur.
Il faudra revenir passer quelques jours dans une pension de famille. Car pas de verdure ni de produits frais ici, mais pas d’hôtel non plus. Pas le paradis, mais un joli petit coin, loin des pilotis béton. Le retour est un peu plus violent que l’aller. Les vomi-seaux servent à plein, l’un d’entre eux avec une Polynésienne aux commandes manque de peu Annie qui hurle les mains en avant pour parer l’éventuel arrosage. Fou Rire général de la troupe. La mer venant de l’est, Bora abrite la fin du parcours. Thon blanc au curry ce soir de pleine lune. C’est tout bon, rien pour les poissons.
La phrase du jour : « Youpi, on est seuls, youpi !» Julia.

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